La nouvelle loi anti-corruption offre au service de renseignements financiers SAMIFIN, la possibilité de recourir à toute collecte d’information, autre que les déclarations d’opérations suspectes DOS. «De nombreuses transactions ne passent pas par les établissements financiers et sont liées à des infractions d’origine. Il importe de les détecter. Nous n’allons pas nous contenter de recueillir les informations, nous allons faire la chasse aux renseignements ». Ce sont les termes du nouveau directeur général du SAMIFIN Mamitiana Rajaonarison, à l’issue de la passation de service, hier à Ambohijanaka. « Cela requiert une pro-activité et une synergie avec d’autres entités, y compris le secteur privé. Comme le SAMIFIN dispose d’une direction ‘recherches et analyses’, les activités menées ne se limiteront pas au cas particulier. Il sera possible par exemple de demander aux banques toutes les transactions de l’année » a-t-il ajouté.
A la question si cette recherche de renseignements requiert plus de moyens, le nouveau DG du SAMIFIN estime que pour l’heure, la priorité concerne la méthodologie de travail. « Celui qui veut faire quelque chose trouve toujours les moyens. Celui qui ne veut rien faire trouve des excuses » a-t-il indiqué avec optimisme. Mamitiana Rajaonarison n’a pas manqué de mettre en relief les avantages de la plateforme numérique centralisée mise en place par son prédécesseur avec de nombreuses entités partenaires.
Pour rappel, le fichier central regroupe toutes les données et les informations concernant les infractions de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, la corruption et les infractions économiques et financières… Par ailleurs, une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme LBC/FT sortira prochainement. Le texte a déjà été élaboré et a fait l’objet de consultations élargies. « Je prône la continuité » a indiqué Mamitiana Rajaonarison.
Lamina Boto Tsara Dia, DG sortant a réussi à mettre la lutte contre le blanchiment de capitaux au centre des débats, des réflexions et des actions contre la corruption. Une certaine visibilité a également été donnée au service dans l’environnement global de la lutte contre la corruption et des flux financiers illicites. Le nouveau siège du SAMIFIN à Ambohijanaka est à son actif. Lamina Boto Tsara Dia souhaite au SAMIFIN de réussir dans sa mission, et de performer davantage dans cette lutte de longue haleine.
Claudia R.
