La situation à Madagascar est telle que «ce sont toute l’économie et les voyageurs qui sont pénalisés», de l’avis d’Aina Raveloson, présidente de la Confédération du Tourisme de Madagascar (CTM) hier à Ankorondrano au cours d’une rencontre avec la presse tenue par le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM). Selon ses dires, il faut prioriser la relance économique. Thierry Rajaona, président du GEM, n’a de cesse de préciser qu’il n’y a aucune véritable décision prise dans le sens de la relance économique. «De véritables dialogues publics privés s’imposent pour déterminer ensemble les mesures à adopter afin que le pays puisse se redresser et progresser».
Pour ce qui est de la réouverture des frontières, le secteur privé parle d’une reprise des vols «ratée», le 5 mars dernier. «Il n’y a pas eu plus de vols ni de voyageurs, et les acteurs du secteur tourisme n’ont pas de visibilité ». La présidente de la CTM parle même d’annulation de voyages en cascade tout en rappelant que « les conditions imposées par l’Etat sont décourageantes, voire incohérentes ». Les représentants des autres groupements, comme la Fédération des Hôteliers et Restaurateurs de Madagascar (FHORM), l’association des tours opérateurs ou encore la Fédération nationale des guides ont, eux aussi, indiqué que leur secteur « est encore sinistré ».
Le secteur privé exhorte le gouvernement à maintenir l’obligation de test PCR au départ uniquement et à supprimer celui à l’arrivée ainsi que la quarantaine. Il faudrait par ailleurs « cesser le chantage sur la reprise des autres lignes aériennes, les conditions fantaisistes et inappropriées, en réglant la lutte contre les trafics différemment ».
Pour l’heure, seules deux lignes aériennes ont ouvert, avec des coûts exorbitants. La connectivité aérienne fait défaut. «Ceux qui doivent effectuer une mission en Afrique doivent passer par Paris», déplore la présidente de la CTM. Des billets qui s’achetaient auparavant à 600 à 800 euros environ se vendent aujourd’hui à 2.000 à 3.000 voire 4.000 euros.
Pour ce qui est de la gouvernance, le GEM soutient qu’il faudrait confier les affaires économiques stratégiques à des personnes compétentes qui maîtrisent leur dossier.
C.R
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