Les membres de l’association communautaire Razan’ny Vohibola, issus de 4 villages riverains de la forêt de Vohibola, près du canal des Pangalanes, dénoncent les menaces de mort dont ils font l’objet. Cette association milite depuis 7 ans pour la conservation de l’une des dernières forêts primaires de l’Est de Madagascar contre les actes de pilleurs. Les fondateurs de l’association font régulièrement l’objet de menaces pour leur engagement en faveur de l’environnement. Ils ont en effet dénoncé des coupes illégales de bois, des activités de charbonnage illicites et de commerce illégal de lémuriens par des trafiquants, qui vont jusqu’à incendier la forêt pour parvenir à leurs fins.
Des trafiquants ont été arrêtés à plusieurs reprises, puis relâchés, et font rarement l’objet de condamnation par la justice, selon l’association. Le procès d’un présumé braconnier, appréhendé pour des faits de charbonnage illicite lors d’une descente de la direction régionale de l’environnement et du développement durable de Toamasina dans la forêt de Vohibola, se déroule ce jour au tribunal de Toamasina.
Soutenant l’association Razan’ny Vohibola, les organisations de la société civile, telles que Transparency International, INDRI et l’Alliance Voahary Gasy, exhortent la justice à prononcer des sanctions sévères contre les criminels environnementaux. Elles dénoncent en effet l’impunité qui menace la sécurité des activistes et des lanceurs d’alerte environnementaux, faisant ainsi allusion à l’affaire du meurtre de l’activiste Henri Rakotoarisoa. La société civile réitère également que l’adoption d’un cadre juridique de protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d’alerte à Madagascar s’avère urgente, étant donné que les menaces qui pèsent sur l’environnement et ses protecteurs s’intensifient.
L.R
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