A maintes reprises, les organisations de la société civile ont interpellé l’Etat sur l’importance de l’adoption de la loi sur l’accès à l’information. Elles soutiennent qu’une telle loi facilitera l’accès de tous les citoyens aux documents publics et réglementera leur publication par les entités étatiques. «L’adoption de la loi sur l’accès à l’information permettrait de mettre en place les prémices d’une transparence», avance Hery Rason, directeur exécutif de l’ONG Ivorary. La transparence des informations permettra de réduire les risques de corruption liés à l’opacité des processus décisionnels et du fonctionnement de l’administration et garantira ainsi une efficacité des politiques publiques.
Depuis l’élaboration d’un premier avant-projet de loi sur l’accès à l’information par le comité pour la sauvegarde de l’intégrité en 2006, la lenteur du processus engagé est frappante. «La dernière version est passée en conseil de gouvernement, mais a été retournée au ministère de la communication et de la culture. Nous attendons la suite », rajoute Hery Rason. Il estime qu’il est temps de discuter autour d’une table pour adopter cette loi dont les enjeux sont importants pour le pays.
Pour les journalistes, les difficultés de l’accès à l’information constituent une entrave majeure à la liberté de la presse. Avec la loi sur l’accès à l’information, des procédures claires seront mises en place et des délais de réponse précis seront fixés en réponse aux demandes d’informations des journalistes et des citoyens, comme des étudiants qui doivent effectuer des recherches pour un mémoire ou des membres de la société civile qui réalisent des études. « Lorsque nous avons réalisé le Baroci, un outil permettant d’apprécier la perception citoyenne sur la réalisation des promesses électorales et des politiques publiques, environ 47% des données n’ont pu être fournies par les ministères en raison du problème d’accès à l’information», souligne Hery Rason.
Il soutient également que cette loi serait une porte ouverte pour les pratiques de bonne gouvernance comme le «partenariat pour un Gouvernement ouvert » auquel de nombreux pays ont adhéré. Il s’agit d’une initiative multilatérale qui vise à garantir des engagements concrets des gouvernements afin de pro-
mouvoir la transparence, de lutter contre la corruption et d’exploiter les nouvelles technologies pour renforcer la gouvernance.
C .R
