La dégradation de la biodiversité de Madagascar ne laisse pas indifférents les Etats-Unis. En conférence de presse à Andranomena, SEMme Claire Pierangelo, ambassadrice des Etats-Unis à Madagascar et Anne Williams, directrice générale de la branche malgache de l’agence américaine pour le développement international USAID ont alerté l’opinion sur la situation qui prévaut dans la Grande île. « L’heure est à la prise de responsabilités puisque l’avenir économique et social du pays est en jeu », a averti l’ambassadrice américaine.
En effet, la situation du Menabe, notamment de la préservation de la forêt de Kirindy, inquiète ces diplomates américains. Au cours de leur visite des lieux du 2 au 6 octobre derniers, elles ont relevé des pratiques de défrichage de forêts, d’exploitation illégale de bois des aires protégées, des cultures sur brûlis. En somme, ces hauts responsables de l’ambassade des Etats-Unis ont dénoncé ces pratiques malsaines au profit de la culture de maïs. « Notre objectif est de préserver les forêts et d’apporter un développement économique à cette région Menabe », a souligné l’ambassadrice américaine devant la presse.
Par la même occasion, SEMme Claire Pierangelo a souligné que les collectivités locales et les autorités étatiques du Menabe travaillent d’arrache-pied à la préservation de la biodiversité. Une occasion pour elle de louer l’initiative du gouvernement malgache du programme « titre vert » soutenu par les Etats-Unis, afin d’assurer une meilleure assistance à la population locale. Toutefois, l’ambassadrice avait regretté l’existence d’un réseau qui favorise la dégradation de la biodiversité locale ainsi que la propagation de la culture illégale de maïs. Elle n’a pas caché que des hommes politiques ainsi que des hommes d’affaires locaux font partie de ces réseaux.
Quoi qu’il en soit, elle se dit favorable à soutenir la partie malgache dans le cadre de la protection de la biodiversité. Mais elle souhaite que les citoyens malgaches, tout comme les responsables gouvernementaux, avancent des plans concrets. « La perte de la biodiversité va certainement impacter sur l’économie du pays, pour ne citer que le volet touristique ».
De son côté, la DG de l’USAID Madagascar a proposé la mise en place d’une politique de migration adéquate afin d’aider les migrants à améliorer leurs revenus. La pauvreté profonde est pointée du doigt comme étant l’une des principales causes de ces actes de dégradation de l’environnement. En revanche, tout repose sur l’éducation des populations à la préservation de l’environnement, estime la DG de l’USAID.
Marc A.
