Tana a besoin d’un vrai patron
Antananarivo a plus que jamais besoin d’un patron. Cela fait des semaines et des semaines qu’Edgard Razafindravahy n’a pas été remplacé au poste de PDS de la Capitale de Madagascar. Et cela fait des semaines et des semaines que la ville est tombée dans un état de délabrement. Elle est sale. Elle est encombrée. Elle respire le contraste. La pauvreté cohabite avec le luxe. La ville croule sous le poids de ses ordures. Les rues sont en piteux état. Les canaux d’évacuation sont bouchés, pour la plupart. L’urbanisme laisse à désirer autant que les constructions qui poussent ici et là se dressent avec anarchie.
On a des tentatives de modernisation, d’embellissement et de désengorgement. C’est le cas de la route des Hydrocarbures. Les riverains cotisent pour financer la réhabilitation de cet axe routier qui dessert des quartiers industriels, commerciaux, des centres d’affaires et qui débouche sur le quartier résidentiel des diplomates d’Ivandry. Mais, disons-le également, il existe des enjeux inavoués immobiliers derrière ces subites largesses. Pourquoi pas, pourvu que tout le monde y trouve son compte et que les bassins de réception des eaux usées, comme Masay, ne soient totalement remblayés en sorte que les risques d’inondation sont réels en saison de pluie.
Antananarivo a besoin, non pas uniquement d’un nouveau patron, mais d’un vrai patron. C’est-à-dire d’une personne écoutée, expérimentée, meneur d’hommes, capable de prendre les bonnes décisions en faveur des usagers. Il lui sera difficile d’organiser les marchés, les vendeurs à la sauvette, les tireurs de pousse-pousse et de charrettes, cauchemars des automobilistes. Il ne lui sera pas facile d’assainir le secteur transport public, ou encore d’alléger les embouteillages. Quid des parkings, de l’éclairage public, de l’indiscipline et du désordre social marqués par l’expansion des bidons-villes et des constructions illicites ?
Antananarivo a besoin d’un patron visionnaire. Il faut construire de nouveaux quartiers et en raser d’autres. Il faut créer des pôles d’attraction en zone périphérique, déplacer les bâtiments administratifs. Antananarivo a besoin d’un nouveau souffle. Elle est asphyxiée. Pour une Capitale…
