Travail domestique en Arabie Saoudite : Le décès de Solange caché à sa famille
La polémique est toujours entretenue autour des travaux domestiques dans les pays arabes. Les enjeux sont de taille et certaines travailleuses exercent au péril de leur vie.
Solange, mère de famille ayant travaillé depuis le mois de mars 2013 à Riyad, capitale du royaume d’Arabie Saoudite, est décédée depuis trois semaines dans des circonstances douteuses. Son décès avait été caché à sa famille, d’après Manoa, son époux qui précise qu’il n’en a été informé que mardi dernier.
Solange n’avait plus donné de ses nouvelles depuis fin décembre dernier. Son dernier appel téléphonique à son époux était pour lui annoncer qu’elle craignait pour sa vie, après avoir été obligée de changer d’employeur à quatre reprises, sur initiative du chargé d’affaires malgache, à Riyad.
Dès lors, sa famille avait entamé les démarches administratives qui s’imposent pour demander son rapatriement. Elle avait déposé des requêtes, relatant les conditions de vie de Solange, auprès de la primature, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Population et des Affaires sociales et du ministère de la Fonction publique.
Cependant, le chargé d’affaires malgache, à l’occasion de son récent déplacement à Madagascar, aurait contraint la famille requérante, via un haut responsable du ministère de la Fonction publique, à apporter une retouche à la requête et à préciser que le chargé d’affaires malgache avait pris les dispositions qui s’imposent pour rapatrier l’employée. De plus, il aurait réclamé à la famille la somme de 6 millions d’Ariary pour son billet de retour à Riyad afin d’accélérer la procédure.
Déjà, à ce moment, l’époux de Solange avait pressenti que quelque chose est en train de se passer. Il se rend compte à présent que le chargé d’affaires malgache était au courant du décès de Solange, mais l’avait tu à ses proches.
Le Syndicat des Professionnels Diplômés en Travail Social (SPDTS), qui entretient un lien étroit avec la famille de la victime depuis des mois, a fait savoir que tous les frais afférents au rapatriement de la dépouille mortelle de Solange devront être supportés par son dernier employeur, conformément au contrat de travail signé conjointement par le ministère de tutelle, l’agence de placement, l’employeur et l’employée.
Ce syndicat interpelle les autorités compétentes à prendre les dispositions qui s’imposent, d’autant plus que le décès remonterait à plus de 3 semaines.
Ce cas montre que l’exploitation humaine est toujours réelle dans certains pays.
Le SPDTS, pour sa part, rappelle l’importance de l’adoption par l’Assemblée nationale de la proposition de loi relative à la lutte contre la traite de personnes et l’esclavage moderne.
RR.
