Rien ne vaut le dialogue
Le Président de la République et le MAPAR vont se rencontrer ce jour. Il sera question, bien entendu, de Premier ministre. Les noms vont et viennent. Le MAPAR proposera un nom. Il est clair, cependant, que le Chef de l’Etat n’envisage pas de remplir une simple formalité dans le processus. C’est lui qui le nomme. On le voit mal adouber une personne qui ne peut pas exécuter la politique générale de l’Etat, qu’il a présentée lors de son investiture.
Le MAPAR s’en tient mordicus à l’article 54 de la Constitution. Pour cette plateforme, le Président devrait, lui aussi, s’en tenir à la confirmation par décret du nom. Au niveau de la Présidence, on peut percevoir les choses également suivant cette même Constitution selon que le Président de la République est le garant du bon fonctionnement des institutions. C’est l’esprit d’une disposition de l’article 61 : «… Lorsque le fonctionnement régulier des pouvoirs publics se trouve compromis, le Président de la République peut proclamer, sur tout ou partie du territoire national, la situation d’exception ».
Sommes- nous en droit de nous attendre déjà à une première crise institutionnelle au cas où le nom proposé par le MAPAR ne conviendra pas au Président de la république ? On en doute. Les uns attendent un faux pas pour déclencher une motion d’empêchement, les autres parlent déjà de procédure de dissolution de l’Assemblée nationale…. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Rien ne vaut le dialogue. Le Président pourra, par exemple, en cas de désaccord, demander au MAPAR de lui présenter une autre personnalité. On notera, au passage, un vide constitutionnel à ce sujet. La politique est comme la nature : elle n’aime pas le vide. D’autres options ou interprétations seraient ouvertes pour le Président de la République. En effet, l’article 54 ne dit pas expressément que le Président de la République « doit » nommer le Premier ministre présenté par le parti ou le groupe majoritaire.
