Administrateurs civils : «Le PM devra dépolitiser»
Si tout le monde veut tracer le profil-type du futur Premier ministre, les administrateurs civils, eux aussi, ont leur propre vision de ce haut dirigeant.
Tout le monde attend impatiemment le nom du futur Premier ministre. Le Cercle de Réflexion des Administrateurs Civils (CRAC), présidé par Laza Razafimamonjy et Rojo Razafindralambo, n’a pas manqué de livrer son avis quant au profil-type du futur Premier ministre.
Le CRAC a rappelé que le Premier ministre est le véritable chef de l’administration. Les ressources humaines constituent la base essentielle du développement d’un pays et un facteur capital pour l’accès au progrès et au bien-être socio-économique, estime le CRAC. Dans ce contexte post crise, il est nécessaire de promouvoir le renforcement des capacités administratives et de gestion du secteur public. Pour ce faire, il nous faudra un chef du gouvernement qui maîtrise bien l’administration publique et qui sache tenir compte des aspirations des 128 777 agents de l’État, répartis dans 250 corps de fonctionnaires.
Les dirigeants du CRAC ont profité de leur entretien avec la presse pour mettre en relief les difficultés auxquelles les fonctionnaires continuent de faire face.
Corruption, désorganisation, politisation et hypocrisie de l’administration, appauvrissement des fonctionnaires… la longue liste des maux qui gangrènent l’administration publique n’est pas exhaustive. La mise en place d’un Etat fort par le redressement de la Fonction publique, le renforcement de la qualité des services publics, ne se règlent pas à coups de gadgets, ont-ils fait savoir.
Il faut un ensemble de mesures qui se soutiennent mutuellement. Le nouveau Premier ministre devra mener une stratégie efficace de réforme de l’administration publique, selon le CRAC. Il faut voir également une bonne gestion des ressources humaines en assurant surtout l’adéquation profil/poste, c’est-à-dire, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Dépolitisation de l’administration
La confiance mutuelle entre le pouvoir politique et l’administration est indispensable à la bonne marche de l’appareil étatique. Le CRAC exige ainsi la neutralité de l’administration publique. Une administration compétente et apolitique est une condition d’intégrité vis-à-vis du citoyen, selon les explications de Laza Razafimamonjy et Rojo Razafindralambo. Pour eux, seule l’impartialité rend l’emploi public plus attractif. Inversement, le service public perd de son attrait si l’appartenance politique devient une obligation, admise ouvertement ou occultée. Une administration neutre est indispensable à la continuité du service public en cas d’alternance politique.
Le CRAC en faveur de l’application de la loi
La mise en place des différentes institutions de la Quatrième République, et particulièrement la formation du nouveau gouvernement, devra être accélérée, estime le CRAC. Toutefois, celle-ci doit être effectuée dans le respect des lois en vigueur. Ces administrateurs civils souhaitent également que le nouveau ministre de la Fonction publique, du Travail et des Lois sociales, réponde à certains critères, particulièrement la maîtrise des méthodes de gestion et d’administration pour apporter des solutions pérennes aux revendications des fonctionnaires.
Vola R
