Henri Lecacheur : «Donner plus de latitude au Président à nommer le PM»
Le Président de la République n’a pas encore tranché sur la nomination du Premier ministre chef du gouvernement. Henri Lecacheur, président fondateur du Parti Fédéraliste de Madagascar, a livré son point de vue sur ce sujet. Par la même occasion, il a commenté le voyage du Président à Bruxelles. Interview.
Ma-LAZA : Selon votre opinion, pour quelles raisons le Président tarde-t-il à nommer son PM ?
Henri Lecacheur : Apparemment, le choix de l’oiseau rare ne paraît pas aussi facile. Le Président avait fait savoir que son hésitation à nommer le Premier ministre repose sur diverses raisons. Je tiens à souligner que le devoir de nommer un PM est une prérogative présidentielle. Pourtant, j’ai l’impression qu’il fait l’objet de pressions de part et d’autre qui l’amènent à de plus intenses réflexions à ce sujet avant de se décider. A mon avis, outre les deux blocs qui s’affrontent au sein de l’Assemblée Nationale (Ndlr : les groupements politiques MAPAR et PMP), il y a également les sponsors qui ont soutenu Hery Rajaonarimampianina lors de sa campagne électorale ainsi qu’une composante internationale qui met la main à la pâte. Je pense qu’il faut donner plus de latitude au Président de la République à nommer le PM de son choix.
Ma-LAZA : Les observateurs estiment que l’attente risque d’être longue. Partagez-vous cet avis ?
Henri Lecacheur : Le Président a promis avant son départ pour Bruxelles qu’il va prendre toutes les dispositions en ce sens d’ici peu. Il va certainement nommer le chef du gouvernement à son retour. Le peuple s’impatiente. Je pense qu’il aura le courage de nommer une personne qui saura l’ aider à réaliser son programme. Il saura également écarter les politiciens « indésirables » comme disent les Américains.
Ma-LAZA : En votre qualité d’ancien président de la commission d’enquête parlementaire sur le trafic de bois de rose, qu’attendez-vous du Président de la République au retour de son voyage à Bruxelles ?
Henri Lecacheur : Le Président de la République a exprimé sa volonté de lutter contre le trafic de bois de rose. Je l’exhorte à multiplier ses efforts dans ce sens dans la mesure où ce fléau continue de détériorer notre environnement. Je souhaite que le Président de la République arrive à trouver des fonds utiles à la protection de nos ressources environnementales et à cette lutte contre le trafic de bois de rose.
Ma-LAZA : Justement, où en est à présent cette enquête sur le trafic de bois de rose?
Henri Lecacheur : La commission parlementaire chargée de l’enquête sur le trafic de bois de rose a bouclé ses investigations. L’enquête a permis de retracer le parcours du bois de rose et d’identifier les gros bonnets à qui profite cette exploitation de bois précieux. Elle a permis également de montrer que la corruption favorise ce fléau. Des responsables étatiques, depuis le chef Fokontany jusqu’à la haute sphère politique, sont liés à cette affaire. Nous avons élaboré des rapports et nous envisageons de communiquer le dossier au nouveau gouvernement.
Recueillis par Vola Ravoavy
