Les criquets aux portes de Tanà
L’invasion acridienne constitue une menace sans pareil pour la production agricole de la Grande île et, partant, pour la sécurité alimentaire. Elle menace actuellement la Capitale…
Des essaims de criquets ont été observés hier dans la commune rurale de Bongatsara, notamment à Amboanjobe et ses environs. Ils ne sont pas loin de la Capitale. Les habitants interpellent les responsables à tous les niveaux pour que des mesures soient entreprises pour lutter contre une telle invasion et éviter que la situation ne s’envenime.
Depuis avril 2012, selon un rapport publié l’an dernier par la FAO, Madagascar est confrontée à une invasion acridienne de criquets migrateurs qui menace les moyens d’existence de 13 millions de personnes, dont 9 millions tirent leurs revenus de l’agriculture. C’est un fléau qui ne date pas d’hier.
Dans le cadre de la lutte anti-acridienne, il a été prévu pour la première année de campagne de grande envergure de traiter et de protéger 1,5 million d’hectares de terrain de septembre 2013 à juin 2014 et plus de 2,15 millions d’hectares jusqu’à 2016.
Il a été avancé l’an dernier que près de deux-tiers du pays sont actuellement infestés par les criquets. Les résultats d’une évaluation des dégâts, en date de mai 2013, montrent que les pertes dues aux criquets sur 2012/2013 varient de 10 à 40% sur les cultures de riz de 17 des 22 régions de Madagascar.
Par ailleurs, les pertes de production rizicole pourraient s’élever à 630.000 tonnes, soit environ 25% de la demande totale de riz du pays, ce qui aurait de graves répercussions sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que sur les moyens d’existence des catégories les plus vulnérables.
La période des pluies prendra fin d’ici peu. Durant la saison des pluies, les conditions écologiques deviennent favorables à la maturation des populations grégaires, à leur reproduction et à leur ponte. Des mesures urgentes doivent alors être adoptées.
C.R
