Corruption, parlons-en
La corruption est le premier mal qui gangrène Madagascar. C’est l’avis de quelques experts économiques et financiers. Pourquoi ? La corruption fausse toutes les données fiscales, bancaires et les mécanismes juridiques et administratifs qui sont de règle dans le pays.
Non seulement la corruption fausse tout. Elle induit le pays et ses acteurs en erreur. Et aggrave la mauvaise distribution des richesses. Cette corruption est comme un serpent rampant. Elle est présente dans toutes les catégories sociales. Et elle encourage le non-droit et le non-respect des textes juridiques.
Les études ont montré que les activités censées de défendre le droit, l’Etat de droit, les biens et les personnes, sont les plus viciées. Les plus corrompues : Justice, Forces de l’ordre, Mine… Bref, là où le trafic d’influence est possible, là sévit la corruption.
Quel bilan pour le BIANCO ? En plusieurs années d’existence, cet organisme n’a pas encore pu produire au grand public des grosses prises. Le trafic illicite de bois de rose, par exemple, laisse entendre de manière flagrante que la corruption y est monnaie courante. Des noms sont évoqués, voire, livrés sur la place publique, mais jusqu’ici, aucune sanction exemplaire. Pis, ce sont des concernés notoires qui ont le culot de porter plainte pour diffamation…
Pourquoi cette impuissance ? Parce que le système est, de manière structurelle, corrompue ou sinon favorise la corruption. Et le pouvoir corrompt et la corruption a le pouvoir. Tous les dirigeants devraient se draper de droiture et d’honnêteté. Et le Président de la République et le Premier ministre devraient oser donner un coup de pied dans la fourmilière. Il vaut mieux provoquer des dégâts collatéraux et avoir le soutien des 20 millions de Malgaches que provoquer des dégâts généraux qui frappent ces 20 millions de Malgaches. Car c’est avec eux, par eux, pour eux qu’on déclenche le développement. Le vrai.
