Un coup de semonce
La célébration de la fête nationale a commencé par une série de manifestations. La plus importante est ce qui s’est passée à Tsimiroro. Madagascar est devenue un pays producteur de pétrole. C’est une information importante même si, toutes proportions gardées, nous ne sommes pas encore un grand producteur.
Pour les observateurs, c’est un coup de semonce. C’est symbolique. Depuis le temps qu’on parle de Bemolanga, devenu presque un conte et légende pour les uns et les autres. La réalité s’impose. Et on s’étonne du peu d’enthousiasme de la… Communauté internationale. Aucun message de félicitation. Bizarre.
Mais, au fond, on comprend l’appréhension de certains Cassandre. Le pétrole n’est pas que source de solutions. L’or noir, dans une bonne législation, est un produit dangereux. Car il suscite des rivalités, des conflits ouverts. L’or noir ouvre la voie à l’instabilité : jugez sur ce qui se passe en Libye, en Irak, au Nigéria…
Au-delà de nos espérances pour arriver à une vrai indépendance énergétique, il faut aussi mettre l’accent sur nos autres potentialités. Comme les produits halieutiques, les ressources minières dont regorgent le pays, mais qui ne l’ont pas enrichi.
L’ indépendance nationale devrait susciter un vrai patriotisme économique. Pour que le développement soit réel, les Malgaches doivent en être les vrais et premiers acteurs. C’est ce qui se passe en Inde, en Chine, au Brésil. Et partout, ailleurs, il faut oser avoir une vision autre que celle qui est classique. Le Programme d’Ajustement structurel et ses crédos ont montré leurs limites. A nous de les dépasser.
