Conjoncture : Des opérateurs derrière la grève d’Air Madagascar ?
Le problème de la compagnie nationale Air Madagascar est complexe. Si les uns trouvent que la revendication des membres du personnel est fondée, d’autres pensent qu’ils sont manipulés et que le mouvement cache des dessous politico-économiques.
Deux opérateurs économiques sont actuellement accusés d’être derrière les manœuvres visant à déstabiliser la compagnie aérienne nationale malgache. Ulrich Andriantiana, ministre des Transports, n’a pas caché les faits. A l’occasion d’une conférence de presse donnée dans les locaux du ministère à Anosy, il a confirmé l’existence de manœuvres destinée à amener la compagnie aérienne malgache à céder une partie de ses activités, notamment les services aéroportuaires. Le ministre des Transports s’est abstenu de citer des noms .
De source informée auprès de l’Aviation Civile de Madagascar, deux opérateurs dont un « Karana », seraient derrière ces manœuvres. Ces deux opérateurs incriminés ont renforcé leur empire pendant la Transition. Ils ont, tous deux, des activités dans le monde de l’aviation, nous a-t-on informé.
Face à la situation, l’État n’entend pas fléchir et tente de démonter ces manœuvres politico-économiques qui ternissent l’image de Madagascar et des dirigeants actuels, a fait savoir le ministre des Transports. « Il ne sera pas question de céder à la privatisation d’Air Madagascar ni de ses services », a lancé Ulrich Andriantiana.
Du côté français, la perturbation des vols en provenance de Paris ne les laisse pas indifférents. Un diplomate français avait publié sur son compte Twitter qu’aucune piste n’est à écarter afin de régler ce problème qu’encoure la compagnie aérienne malgache Air Madagascar quant à ces manœuvres.
Par ailleurs, il a indiqué que le personnel en grève a du mal à assimiler la procédure d’indexation d’Air Madagascar dans l’Annexe B de la sécurité aérienne de l’Union Européenne.
James Andrianalisoa, Directeur Général de l’ACM, avait annoncé hier pendant une conférence de presse conjointe avec le ministre des Transports qu’il s’agissait d’une décision commune de techniciens de 28 pays membres de l’UE, réunis dans le Comité de la Sécurité Aérienne de l’UE, et non de la Direction Générale de l’Aviation Civile française uniquement. La DGAC ne peut pas influencer les décisions de ce comité, a-t-il indiqué. Néanmoins, l’avion d’Air France a pu atterrir et décoller d’Ivato la nuit dernière.
Marc A.
