Blanchiment : Paiement par mobile, les craintes du SAMIFIN
Les formes de criminalité économique et financière évoluent avec le temps. Les criminels essaient de contourner le système de surveillance en ne cessant d’innover et de rénover leurs pratiques criminelles en investissant et en recourant aux nouvelles technologies, de source auprès du Service de Renseignements Financiers SAMIFIN.
«Le paiement mobile ou mobile banking (…) constitue un moyen facilement accessible aux criminels de blanchiment de capitaux», précise le Service de Renseignements Financiers (SAMIFIN) dans son rapport d’activités 2013. Le mobile banking est pourtant devenu monnaie courante pour effectuer des achats, payer des factures, transférer de l’argent…via le téléphone portable…
Un opérateur de téléphonie mobile, en collaboration avec une banque primaire de la Grande île, qui possède son dispositif de vigilance contre le blanchiment de capitaux sur le paiement mobile, a relevé des irrégularités dans de nombreuses opérations s’élevant à 120.466 millions d’Ariary. Cette banque en a alerté le SAMIFIN.
En principe, l’origine des fonds sur les opérations cash supérieures à 10 millions d’Ariary doit être justifiée à partir d’un formulaire. Mais au cours de l’exercice 2013, les formulaires justifiant l’origine de 3892 opérations cash dépassant le seuil réglementaire de 10 millions d’Ariary ne sont pas parvenus à cette banque.
Faut-il rappeler que les opérateurs mobiles doivent s’adosser à une banque pour pouvoir procéder à de telles opérations ?
Pour le SAMIFIN, il s’avère opportun pour Madagascar de disposer d’un cadre législatif régissant le commerce en ligne pour éviter le risque de blanchiment de capitaux par le mobile banking. Le renforcement de la capacité technique du personnel du Samifin s’avère indispensable et doit être adapté à l’évolution technologique pour pouvoir lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux. Faute de ressources financières nécessaires pour accéder aux formations spécifiques relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le SAMIFIN a valorisé les échanges avec les partenaires techniques nationaux pour enrichir la compétence technique du personnel.
Le Service de Renseignements Financiers préconise également la mise en place de mesures de vigilance spécifiques pour les opérations de paiement mobile auprès de chaque opérateur mobile. Néanmoins, ce système rend bien des services à des usagers qui n’ont plus besoin de se déplacer pour effectuer une transaction quelconque dans leur quotidien.
A noter que le projet de loi sur les transactions électroniques et celui sur la signature électronique ont été adoptés en Conseil des Ministres du 30 juillet 2014.
Recueillis par C.R
