Tana brûle-t-il
Tana brûle-t-il? Du papier incinéré. Juste une étincelle de trop et un incendie est déclaré. Et pas n’importe. C’est du côté du Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra. Pire, dans l’enceinte même. La version officielle a été livrée. Le Palais d’Etat a été épargné. Une habitation en bois et deux gros arbes environnants ont été réduits en cendres.
Un accident vite transformé en un incident. D’autant plus grave que cela touche le Palais présidentiel. Et on croit savoir que presque tous les services de la Présidence sont en train de déménager au Palais d’Etat d’Iavoloha. Normal. Le Président a besoin de la disponibilité de tous ses collaborateurs. Des incidents de ce genre, cela arrive. Mais comme il est question du Palais présidentiel, on est en droit de se poser des questions, justement.
Tout ce qui touche la premiere Institution est sensible. C’est peut-être un simple incendie non criminel, mais c’est la Présidence. Grave encore, on se souvient, dans un passé très récent, du transformateur qui a cramé au domicile présidentiel. Un grave icendie a été évité de justesse. Mais cet incident avait provoqué un remous monstre au sein de l’opinion publique.
Cet incident, survenu hier à Ambohitsorohitra, ne va pa arranger les choses. On voit d’ici une frange de l’opposition parler d’incinération de dossiers compromettants ou de tentative de détourner l’attention de l’opinion publique. On voit d’ici la déclaration des responsables du Palais de dédramatiser la situation. Un accident, ça arrive. Tenez, un homme armé est arrivé à se mettre dans le même ascenseur que Barack Obama, ou un autre est arrivé à se promener dans les couloirs réservés de la Maison Blanche, déjouant le système de sécurité…
Une enquête sera, évidemment, ouverte et les coupables de négligence seront sanctionnés. Sauf compassion du Président de la République, certainement, qui préférait que ce soit le feu du développement socio-économique. Et que soient éteints d’autres foyers de tension.
