Réconciliation nationale pour tirer vers l’avant et non pour ramener en arrière
Comment va se dérouler la réconciliation nationale ? C’est la question que se posent tous les protagonistes. Tout le monde se dit prêt à offrir ses services de médiation : en première ligne, bien entendu, le FFM. Ce comité a été créé durant la transition pour préparer la réconciliation nationale. Comme c’était durant la transition justement, sa composition allait dans le sens que le voulait le régime dirigé par Andry Rajoelina. Le FFKM s’est désolidarise de ce comité et c’est d’autant plus complexe que la feuille de route reléguait le FFKM au rang d’Organisation de la sociéte civile. Ce qui constituait un manque de respect et de considération, voire même, un affront pour les Chefs d’Eglise.
C’est ce FFKM qui, dans une déclaration publique, s’est présenté comme l’entité qui va s’occuper de la réconciliation. Pour certains analystes politiques, à une autre époque, l’Autorité du FFKM est incontestable. Sinon incontournable. Mais, depuis 2002, le FFKM a compromis sa neutralité, Marc Ravalomanana avait derrière lui le FJKM. Et Andry Rajoelina, quelques années après, bénéficiait de la clémence de l’Eglise catholique.
Le FFM, le FFKM ont montré leurs limites. Didier Ratsiraka avait déclaré qu’il pouvait jouer le rôle de médiateur. Pourquoi pas ? Mais il traîne derrière lui des années de braise. Qui n’a pas compris son souhait de mener la transition et son amertume de par le fait qu’un jeune maire lui avait damé le pion, Albert Zafy avait toujours prôné la réconciliation nationale. Il avait eu une amère expérience à la Présidence de la République à cause de la trahison au sein de sa famille politique, lui valant une motion d’empêchement. Si réconciliation politique il y a, Albert Zafy pourra faire valoir son droit d’aînesse.
Tout nous amène à cette conclusion : l’initative pour déclencher la réconciliation nationale, en l’état actuel des choses et face aux nouvelles donnes ne peut que provenir du Président de la République élu. Il dispose des prérogatives de puissance publique pour mener à bien cette tâche. La réconciliation ne doit pas se résumer en un accord politique. Elle signifie surtout, selon l’avis du Premier ministre, l’existence de la justice sociale par le biais d’une décentralisation effective.
