Un risque à courir
Les relations entre la Chine et Madagascar seront-elles ternies par l’affaire SUCOMA ? L’ancienne usine SIRANALA, lancée dans la production de sucre, a été victime d’une explosion sociale. Une partie de ses installations a été vandalisée et pillée. L’Ambassade de Chine a réagi vivement. Elle déplore l’incident et la non-sécurisation des biens de ses ressortissants. De source diplomatique, cet incident risque d’avoir des répercussions négatives sur les relations entre les deux pays.
C’est un risque, mais ce n’est pas encore une évidence. La Chine a beaucoup à gagner à Madagascar. Et plus encore, on sait que les opérateurs chinois à Madagascar (ou en Afrique) ne sont pas des modèles en matière de bonne gestion de ressources humaines.
Mais, en embuscade, nous avons la politique politicienne. Il s’est avéré que les émeutiers ne sont pas, dans leur majorité, des employés de la SUCOMA et que des politiciens, issus de l’ancienne transition et des députés, seraient liés à cet événement. En d’autres termes, ce mouvement social fait partie d’un plan de déstabilisation à l’échelle nationale car d’autres foyers, de même acabit ou autre, de tension seraient allumés et il fallait mettre en porte-à-faux le Premier ministre, originaire de Morondava.
Mouvement manipulé ou non, le régime ne doit pas sous-estimer le malaise social créé par les problèmes de l’eau, de l’électricité, des maladies endémiques, du prix des carburants, de l’insécurité dans les grandes villes, de la saleté dans les grandes villes… Ajoutons à cela l’affaire Marc Ravalomanana. Tout cela facilite le travail des manipulateurs politiques.
Quoi qu’il en soit, le régime devrait profiter de cette affaire SUCOMA pour balayer devant sa porte et assainir sa cuisine interne. Mais aussi pour sanctionner ceux qui n’ont pas pris leurs responsabilités. Le pays, en cette fin d’année, a besoin, sinon de calme, du moins de répit.
