Absence de financement : Le CDE dénonce une mauvaise gouvernance de l’Etat
En dépit de la reconnaissance internationale qu’elle a acquise depuis l’accession du Président Hery Rajaonarimampianina à la présidence et l’installation des députés de l’Assemblée Nationale, la Grande île ne bénéficie jusqu’à ce jour d’aucune aide budgétaire, selon les constatations du Club Développement et Ethique (CDE). Cette situation résulte d’une mauvaise gestion et du non respect de l’Etat de droit, a conclu Serge Zafimahova, du CDE.
Une disposition spéciale adoptée dans la loi de Finances 2014, entérinée le 06 décembre 2013, constitue le facteur de blocage des aides budgétaires qui devraient être allouées par les bailleurs. Dans son article 20, la loi de Finances 2014 stipule que toutes les recettes et dépenses définitives de l’année d’exercice 2012 et antérieures sont considérées comme régulières. Ce qui signifie que tous les comptes de 2012 et antérieurs sont réguliers sans passer par la Cour des Comptes et par l’Assemblée Nationale à travers une loi de règlement.
En outre, les conditionnalités de déblocage des aides budgétaires reposent sur la bonne gouvernance, a confié Serge Zafimahova. Pour y remédier, le CDE préconise une révision de cet article.
« Ce n’est pas la corruption du pauvre qui conduit le pays vers une grande perte, mais plutôt les gros bonnets qui détournent plusieurs milliers de millions d’Ariary », estime Serge Zafimahova. Il ajoute qu’il n’est pas surprenant si la Direction Générale du Trésor public affiche une perte annuelle de 600 milliards d’Ariary, objet de détournement, alors que de son côté, l’Inspection Générale, elle, ne trouve qu’un montant de 52 milliards d’Ariary de détournés sur une période de 10 ans. L’Inspection Générale ne peut s’auto-saisir et doit toujours compter sur la Présidence pour entamer des contrôles.
Réconciliation nationale : Mécanisme en bonne en voie
En ce qui concerne la réconciliation nationale, le CDE estime que le processus est en bonne voie. Ce processus devrait avoir comme objectif la reconstruction de la République en sa basant sur la restauration de l’Etat de droit, sur la mise en place d’une bonne gouvernance et sur le partage équitable des ressources.
Le sommet des 4 chefs d’Etat avec le Président de la République, initié par le Conseil Œcuménique des Eglises Chrétiennes de Mada-
gascar (FFKM) constitue un préambule qui devrait aboutir à une réconciliation élargie aux forces vives de la Nation, pour atteindre les bases dont les Fokontany. Le CDE estime que le processus de réconciliation nationale devrait être dirigé par une structure idoine, composée de personnalités élues.
RR.
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