Madagascar a un nouveau PM
Les choses n’ont pas traîné : quelques jours après la démission du Premier ministre Kolo Roger, le président de la République Hery Rajaonarimampianina a nommé hier, tard dans la nuit, son remplacant en la personne du Général Jean Ravelonarivo.
Une nomination hâtive, diront les uns, prise après la tonitruante déclaration de l’Alliance d’Ambodivona qui regroupe essentiellement les partisans de l’ancien président de la Transition. Ce groupement qui prétend détenir la majorité à l’Assemblée nationale avec 80 députés élus et qui annonce vouloir proposer au président de la République un nom.
Seulement, le précédent qui a permis la nomination de Kolo Roger a de quoi couper l’herbe au pied de ce groupement car, depuis, il est acquis que la majorité parlementaire telle qu’elle est stipulée dans la Constitution n’existe pas à Tsimbazaza. Le MAPAR qui a à son actif 49 députés a volé en éclats avec la dissidence officielle de Jean de Dieu Maharante, devenu ministre entretemps, de Nicolas Randrianasolo et de plusieurs autres députés élus sous la bannière orange.
Le président de la République a préféré surfer sur cette vague et choisir un nom parmi les 14 que la PMP, la plateforme créée autour de la HVM et à laquelle se sont greffés le TIM de Marc Ravalomanana et le Leader Fanilo, lui a proposés. Avec 118 signatures à la clé, le PRM a une base solide, malgré des mauvaises langues qui doutent de leur authenticité.
Pour en revenir aux affaires nationales, le nouveau PM aura du pain sur la planche avec un pays que certains médias internationaux qualifient d’agonisant. Malgré l’espoir né des élections « démocratiques » de 2013 et de la reconnaissance internationale acquise, Madagascar a du mal à décoller. Les voyants économiques sont au rouge et les perspectives quasi nulles. La situation a plus ou moins obligé le PRM à changer son fusil d’épaule et à chercher un autre partenaire que celui qui lui a tendu la présidence : Kolo Roger. Sa cote de sympathie est également à la hausse avec l’amorce de la réconciliation nationale concrétisée par le sommet des anciens chefs d’Etat au CCI Ivato. Au vu des réactions favorables des chancelleries, il ne reste plus à Hery Rajaonarimampianina que de trouver un collaborateur à même de réaliser son programme de développement.
Le nouveau PM a été nommé hier, un militaire de surcroît, le paysage politique s’est décanté, il ne nous reste plus qu’à attendre la formation du nouveau gouvernement, le deuxième (déjà) pour cette nouvelle 4è République.
