RER 176 milliards Ar d’impayés depuis 2012
Le mauvais état des routes n’a été aussi visible qu’en cette période de pluies. La faute n’incombe pas uniquement à l’Etat, mais également aux compagnies pétrolières qui ne paient pas régulièrement leurs dûs. Le FER n’est rien sans le RER…
Depuis les trois ou quatre dernières années, les ressources sont insuffisantes en ce qui concerne les entretiens routiers en raison du problème de recouvrement des Redevances sur les Entretiens Routiers (RER) dûes par les compagnies pétrolières. Le total des impayés (2012 à 2014 cumulés) s’élève à 176 milliards Ar, a-t-on appris au cours d’une cérémonie qui s’est tenue hier au Café de la Gare de Soarano, pour présenter le bilan des activités du Fonds d’Entretien Routier (FER).
80% des ressources du FER sont constituées par les RER a rappelé Benintany Randimby, Secrétaire Général de cet établissement public. Le SG du FER a fait savoir que pour l’année 2014, 3 milliards d’Ariary de RER ont réellement été perçus jusqu’au mois de Novembre, si ces redevances devraient atteindre en tout 90 milliards Ar.
Globalement, de 2012 à 2014, les ressources disponibles au niveau du FER ne représentent que le quart (1/4) des ressources prévues. Tout cela entraîne une perturbation, voire une mise en danger du financement et des activités du FER.
Un avenant de protocole d’accord a été signé en Février 2014 entre le Ministère des Travaux Publics et les compagnies pétrolières pour apurement des passifs RER 2012. L’échéancier pour le paiement s’étend jusqu’en Septembre 2016.
D’autres faits marquants ont également été évoqués : le retard du début de la campagne de travaux, la rectification des travaux 2013-2014 à plusieurs reprises pour intégration de dépense à titre exceptionnel, mais aussi les cinq dérogations pour l’utilisation des ressources du FER. Il est mentionné sur le site-web du Fonds d’Entretien Routier par exemple qu’en date du 01/07/2014, sous référence 128/MTPM14 96/MFB/14 , le Comité de Tutelle a validé le rectificatif du budget des travaux 2013-2014. L’objet du rectificatif est le financement des Travaux spéciaux, d’un montant d’Ariary 9 441 8414 73, et de l’entretien et réparation d’urgence de la ville de Toamasina d’un montant d’Ariary 4 500 000 000. Ces deux nouvelles lignes ont été déduites sur le budget prévu pour l’entretien courant des routes nationales.
Voies à suivre….
Face à l’insuffisance des ressources, il importe de trouver des solutions pour renflouer le gap. L’une des alternatives est d’entreprendre des dialogues avec les éventuels partenaires potentiels du secteur privé afin de pouvoir augmenter lesdites ressources. L’heure est actuellement au temps de la réflexion, selon le SG du FER, et il faudrait peut-être impliquer les usagers de la route. La question qui se pose est celle de savoir comment développer cette structure pour qu’elle puisse mener à bien les missions qui lui incombent. Faut-il rappeler que le rôle du FER est de recevoir et administrer les fonds destinés à l’entretien routier de toutes les routes nationales du pays ? Il n’a pas à s’ingérer dans les passations de marché, les contrôles, les surveillances, la détermination des priorités… mais doit se contenter de gérer les fonds. Que faut-il faire avec le peu de ressources et l’ampleur des travaux? Avec 500 Ar en poche, on ne pourra pas s’acheter du pizza mais juste du «mofogasy», selon l’image transmis par notre interlocuteur pour éclaircir la situation.
Il a été souligné au cours de la cérémonie d’hier qu’une véritable collaboration entre compagnies pétrolières, l’Etat, les bailleurs, et le Fonds d’Entretien Routier devrait être développée et consolidée pour apporter à Madagascar le développement routier primordial à sa croissance économique.
C.R
Imprimer
