Corruption : Le SIM crève l’abcès

Corruption : Le SIM crève l’abcès

Les cas de corruption constituent des maux qui gangrènent bien des domaines: la justice, la sécurité et l’administration, en général, sans épargner le secteur privé. Un dossier sur ce fléau qui frappe l’économie et l’industrie est publié dans le magazine du Syndicat des Industries de Madagascar dans sa dernière édition. Ces maux créent des plaies, des plaies qui risquent d’être mortelles si des mesures ne sont pas prises.

Le magazine du Syndicat des Industries de Madagascar «Expansion Madagascar» qualifie la corruption de «plaie pour l’économie et l’industrie». Des exemples concrets y sont évoqués. C’est le cas de 1000 couvertures importées de Chine dont 300 seulement sont déclarées au niveau de la douane. Cela se répercute chez les industriels du secteur qui sont obligés de réduire jusqu’au quart leur production par rapport aux années précédentes.
Les producteurs de pâtes alimentaires font face à des problèmes similaires. La publication du SIM rapporte les explications d’un industriel, selon lesquelles ses unités de production ne travaillent plus que deux jours sur sept face à l’envahissement des pâtes et des nouilles alimentaires importées. Les pâtes importées sont 50% moins chers que les pâtes de fabrication locale.
Les importations frauduleuses portées par la corruption des autorités concernées participent à la désindustrialisation du pays, peut-on lire, noir sur blanc, dans le magazine «Expansion Madagascar » du SIM. Cela se traduit par l’affaiblissement des industries locales, la baisse de la part du secteur privé dans la création de richesses au niveau national, perte d’emplois stables assortis de conditions décentes…

Fausses déclarations

La fraude ne consiste pas seulement à faire entrer en catimini des marchandises sans frais au niveau de la douane. Des importateurs font également des fausses déclarations. « Au lieu de déclarer des cargaisons de sucre ou d’autres produits non exonérés, ils déclarent des marchandises exonérées légalement ». Si la marchandise passe comme une lettre à la poste, c’est que des responsables sont soudoyés lors de la vérification ou encore que les contrôles ne sont pas effectués comme il se doit. A cause de ce système frauduleux, les produits importés coûtent beaucoup moins chers sur le marché, entraînant une concurrence déloyale, voire sauvage.

Corruption et blanchiment

Les corruptions économiques sont souvent liées à des blanchiments d’argent, selon toujours le magazine du Syndicat des Industries de Madagascar, et se chiffrent dans ces cas là à des milliards et des milliards, selon les estimations. En effet, les versements de pots-de vin se font à plusieurs niveaux, non seulement au niveau des frontières lors de l’entrée des marchandises mais aussi du côté des autorités qui se font complices des trafiquants qui exportent illicitement des produits du pays.
La même source indique que les fruits de la corruption dans les grosses affaires de trafics illicites sont blanchis en partie dans certaines grandes opérations immobilières, selon des analystes du secteur.
Les mesures qui s’imposent doivent être prises au niveau des frontières mais aussi au niveau des différentes entités comme le Bianco et le Samifin.

Recueillis par C.R

Imprimer Imprimer
Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.