Délestage, facture d’électricité : Le noveau DG de la JIRAMA en parle
Mettre fin au délestage. C’est un défi qui a été soulevé à maintes reprises, notamment par le Président Hery Rajaonarimampiana qui a promis d’y mettre fin en quelques mois. Une année s’est écoulée depuis son investiture, le problème persiste. Le nouveau Directeur de la JIRAMA, Nestor Razafindroriaka, nommé le 18 décembre 2014, est déterminé à mettre en œuvre les solutions idoines, en tenant compte des réalités du pays.
– Ma-LAZA : Monsieur le DG, quel est le principal défi de la JIRAMA de cette année 2015 ?
– DG JIRAMA : Bien évidemment, la priorité pour cette année 2015 est la résolution des problèmes de délestage. Chez les usagers, chaque fois qu’il y a un problème d’approvisionnement en électricité, ils parlent à tort ou à raison de délestage. Mais en réalité, il peut s’agir d’une coupure au niveau du réseau. Le délestage proprement dit, correspond à l’insuffisance de la capacité de production à distribuer auprès des usagers. La fin du délestage est un défi majeur pour cette année.
– Ma-LAZA : Ce défi n’est pas nouveau. Comment comptez-vous le relever et pouvez-vous nous apporter des précisions sur les dialogues que vous avez eus dernièrement avec les bailleurs ?
– DG JIRAMA : L’on doit se baser sur la réalité. 75% de la production énergétique du pays se font à partir du thermique, et donc de groupes électrogènes. Les infrastructures et matériels sont vétustes et la production se trouve réduite. La première étape est ainsi l’amélioration des différents équipements à travers l’achat de pièces de rechange, la réhabilitation des groupes électrogènes, voire l’achat de nouveaux matériels. La semaine dernière, nous avons eu un entretien avec les bailleurs, notamment des représentants de la Banque Mondiale. Ces dialogues nous ont permis de tracer les axes suivis pour la JIRAMA, depuis la production jusqu’à la vente, afin de mettre en place des projets. Des actions devront être entreprises pour l’approvisionnement en carburant. La JIRAMA utilise davantage le gazole que le fuel alors que le gazole est plus coûteux. Il a été convenu que pour réduire les charges, les centrales fonctionnant avec du gazole seront transformées en centrales utilisant du fuel. C’est l’une des actions à court terme qui devra avoir des impacts sur la gestion de la JIRAMA.
– Ma-LAZA : Quelles seront les actions à entreprendre sur le long terme ?
– DG JIRAMA : Les solutions sur le long terme reposent principalement sur les énergies renouvelables. La mise en place d’une centrale hydroélectrique, par exemple, ne peut se faire sur le long terme, mais nécessite cinq ou six ans, selon la taille de la centrale à implanter.
– Ma-LAZA : Vous avez été nommé à la tête de la JIRAMA au mois de décembre dernier. Quels changements avez-vous apporté et qu’en est-il de la situation actuelle en termes de délestage ?
– DG JIRAMA : Lorsqu’ on est nouvellement nommé à un poste, l’on doit apporter un changement. Pour ma part, j’ai notamment apporté des changements en termes de ressources humaines, d’organigramme. Comme dans une équipe de foot, il faut voir quel joueur doit être placé à telle position…
Pour ce qui est du délestage, il frappe l’ensemble du pays. C’est le cas de Toamasina, mais force est de constater qu’il n’est plus d’une même ampleur qu’il y a un mois de cela dans cette capitale de l’Est. Les habitants de Mahajanga sont également confrontés au délestage. De nombreuses localités en sont touchées. Dans la Capitale, une légère amélioration de l’approvisionnement est notée. Si défaut d’approvisionnement il y a, il s’agit de coupures et non de délestage. Actuellement, nous avons une marge de 8 MW. Depuis la saison des pluies, le niveau d’eau de la centrale d’Andekaleka a grimpé de manière notoire, rendant meilleur l’approvisionnement en eau de la Capitale. Des efforts seront déployés et des dispositions seront prises pour mettre fin aux problèmes de délestage dans l’ensemble du pays.
Propos recueillis par C.R
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