5 gros trafics dans le monde : Le 4ème localisé à Madagascar
Le crime se présente sous diverses facettes. Si le crime humain est connu depuis la nuit des temps, la criminalité environnementale en est une forme nouvelle. L’environnement malgache fait partie des «victimes» de ce type de crime.
La criminalité environnementale est une nouvelle forme de crime qui a secoué la planète ces derniers temps, révèle le journal Le Monde. Madagascar est concernée par cette nouvelle forme de banditisme dans les trafics de bois de rose. La criminalité environnementale est placée par les experts internationaux au quatrième rang mondial des commerces illicites après les stupéfiants, la contrefaçon et le trafic des êtres humains.
À travers une enquête menée par le journal français, 5 sujets ont été mis en exergue notamment le bois de rose, les déchets électroniques, les mines illégales, les tigres et les pesticides contrefaits.
L’article relatant la filature du trafic de bois de rose malgache démontre le parcours du trafic et le mode opératoire des trafiquants. La destination principale des bois est la Chine. Les bois malgaches passent par l’île de Zanzibar (Tanzanie), le port de Mombasa au Kenya et Hongkong après leur sortie illicite des côtes malgaches. Les trafiquants internationaux connaissent bien les rouages et les failles juridiques internationales puisque Zanzibar et Hong Kong n’ont pas transposé les règlements de la CITES, ce qui leur permet de s’aventurer dans ce trafic. L’enquête en question parle du prix d’achat à la base du rondin de bois de rose. « Cent euros pour un rondin de deux mètres et de 120 kg en moyenne » révèle ce document initulé « Bolabola, le bois qui saigne ». Par ailleurs, des noms sont cités. On parle de « bolabolacratie » ou ces hommes qui ont fait fortune avec le bois de rose. Ex-ministres, députés, hauts fonctionnaires, entrepreneurs font partie de ces barons du trafic. Aucun baron n’a jusqu’ici été arrêté, révèle l’enquête en question.
Un nouveau quartier du bois dénommé Xianyou, est cité dans l’enquête. Là où les bois de rose de Madagascar et ceux des autres pays sont transformés. Huang Fuhua, le directeur général de Sanfu Classical Furniture Craft est l’un des producteurs de produits dérivés du bois de rose malgache. Son entreprise familiale de 3 000 salariés est la plus importante de la ville suscitée, rapporte l’enquête. Huang Fuhua est le descendant d’une famille d’ébénistes sur cinq générations et non moins le président de l’Association de la province de Fujian pour les meubles traditionnels. Les autorités chinoises apportent un fervent soutien à l’industrie du bois à coups de prêts bonifiés et de rabais fiscaux. En 2013, le chiffre d’affaires des 4 000 usines et boutiques de meubles de Xianyou, où sont employées 160 000 personnes, s’est élevé à 30 milliards de yuans (4,2 milliards d’euros), faisant de Xianyou le premier centre de fabrication de meubles traditionnels en Chine, précise le document en question. Au milieu d’un mobilier finement travaillé, le clou de l’exposition, devant lequel l’homme affable ne rechigne pas à se faire photographier, est un grand panneau sculpté en bois sombre de… Madagascar. « Nous l’avons récemment prêté pour un dîner de charité avec Bill Gates et Warren Buffet à Pékin », révèle le document en question. Un produit qui se vend à 700, 000 Euros révèle le journal. La Chine a importé 757 000 m3 de bois de rose. Pékin avait été averti par la Cites qui exige le renforcement des contrôles.
Marc A.
Imprimer
