Patrick Imam : Une mission du Fonds Monétaire International attendue ce mois de Février
Une mission du Fonds Monétaire International est attendue dans le pays vers la mi-février. L’annonce a été faite par Patrick Imam, Représentant Résident du FMI à Madagascar, intervenant sur les ondes de RFI. Des discussions seront-elles engagées pour de nouveaux prêts ? Le Représentant du FMI à Madagascar a fait savoir que les négociations se poursuivront.
Durant la transition, le gouvernement n’était pas reconnu par toutes les institutions internationales dont le FMI. L’élection du nouveau Président a marqué le début d’une nouvelle relation, d’une nouvelle ère entre Madagascar et le FMI et a posé les bases des programmes avec Madagascar. Le FMI souhaite que le gouvernement ait la volonté et la capacité d’entreprendre des réformes qui sont parfois politiquement dures. «Mais en principe, les bases sont en place pour avoir un programme avec le gouvernement dans les prochains mois », a précisé Patrick Imam.
Relance économique
Le Représentant Résident du FMI a rappelé que Madagascar a souffert de la transition des cinq dernières années. L’an dernier, la croissance économique était de 3% et l’inflation était sous contrôle. Le FMI espère une relance économique plus forte pour cette année 2015. « Nous espérons que la croissance va redémarrer en partie grâce à l’agriculture, au textile, aux investissements dans le secteur minier et au rebond du tourisme… ». Un rebond de la croissance économique est attendu, certes, mais le but du gouvernement et du FMI est d’avoir une accélération plus accrue.
Consultations au titre de l’article IV
Le communiqué du FMI sur les consultations au titre de l’article IV précise que « Les administrateurs relèvent avec satisfaction les premiers signes de reprise économique en 2014. Toutefois, le pays est confronté à des problèmes plus complexes qui découlent de la faiblesse des institutions et de la gouvernance, des limites contraignantes de ressources, de la vulnérabilité aux chocs et de l’urgente nécessité d’inverser la détérioration des indicateurs de développement ». Le FMI estime qu’il faut accélérer les réformes économiques et structurelles pour libérer le potentiel considérable de Madagascar. Le Plan National de Développement devra accorder la priorité aux réformes permettant d’augmenter le montant et l’efficacité des dépenses gouvernementales en faveur des pauvres et de la croissance, d’améliorer la gouvernance et de renforcer les institutions, d’accroître les investissements en infras-tructures qui offrent de hauts rendements.
Depuis le mois de Décembre, des réformes allant dans la bonne direction ont été instaurées. Il s’agit, entre autres, de la hausse des prix à la pompe qui est une des recommandations du FMI. Les dernières estimations avancent que nous sommes très proches du prix réel depuis la chute du baril.
Le FMI souhaite, par ailleurs, l’élimination totale des subventions. « On veut voir que le prix réel soit affiché à la pompe et on pourrait même envisager une réduction du prix à la pompe à Madagascar, dans la mesure où le prix du baril continue à baisser », a indiqué Patrick Imam.
Déception chez les uns, espoir chez les autres
Le gouvernement en place n’a pas suffisamment de recettes fiscales. Il faudra, selon les autres recommandations du FMI, augmenter l’assiette pour pouvoir dépenser dans les secteurs prioritaires (éducation, santé, infrastructures…) afin de combattre la pauvreté. Un accent particulier doit également être mis sur la bonne gouvernance et sur l’amélioration du climat des affaires.
Ces recommandations ne sont pas nouvelles en soi, a fait remarquer Marie Audran, journaliste de RFI. Est-ce que cela veut dire que depuis un an, le régime Hery Rajaonarimampianina n’a rien réalisé ?… «Effectivement il y a un soupçon de déception chez les observateurs », admet le Représentant Résident du FMI à Madagascar avant de poursuivre qu’un nouveau gouvernement est dorénavant mis en place. Il a besoin de temps pour avoir une vision, les réformes ne se font pas d’un jour à l’autre. «Mais c’est important que cela ne soit pas être utilisé comme excuse pour ne pas réaliser les réformes requises. Vu le remaniement récent, nous somme persuadés de voir dans un avenir proche des réformes se mettre en place ».
Recueillis par C.R
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