Rumeurs, dites-vous…
L’opinion malgache est tout sauf imperméable aux rumeurs. Même les plus folles. Comme celle du décès du Premier Ministre, survenu dans un accident d’aéronef. Cela a véritablement créé un buzz terrible au niveau des médias… Bref ce ne fut qu’une rumeur toute aussi malveillante que d’autres. On se souvient, du temps de la transition, d’une rumeur de coup d’Etat au Palais d’Ambohitsorohitra. L’information fut reprise par des médias qui, une demi heure après, furent obligés de démentir l’intox…
Oui, il s’agit bien d’intox. Car intox et rumeur vont ensemble. Une intox est souvent liée à la politique et aux affaires nationales. La rumeur est plus générale. Et elle débouche souvent sur la psychose. C’est le cas des vols d’enfants dans les écoles.
Tout cela traduit une certaine mentalité sociale. Ces années de fracture politique et de crise ont moulé une conscience collective favorable aux rumeurs mêmes les plus folles. Les informations, mêmes les plus invraisemblables, sont généralement les plus digestes pour l’opinion publique, en général. Les réseaux sociaux y ajoutent, du reste, des leurs.
Le rôle des médias, à l’heure de la reconstruction nationale, est devenu très déterminant. L’opinion croit beaucoup aux médias qu’aux explications officielles. Il faut donc que les autorités en place investissent dans cette donne pour passer les messages importants. Il faut faciliter l’accès aux informations, aux médias.
Les rumeurs constituent également le transfert des frustrations de l’opinion. Elle tente de prendre ses desirs pour de vraies réalités. Plus machiavélique encore, les rumeurs sont souvent lancées délibérément à titre de ballon de sonde.
Bref, si les rumeurs n’existaient pas, il fallait les inventer…
