Corruption : Deux experts nigérians et un nicaraguéen évaluent Madagascar
La mise en application de la stratégie nationale de lutte contre la corruption remonte à il y a une dizaine d’années, a fait savoir un responsable au niveau du Bureau Indépendant anticorruption hier, en marge d’une réunion à la Primature de Mahazoarivo. Notre spécialiste est convaincu qu’une réforme s’impose, en vue d’une réactualisation des textes en vigueur, d’autant plus qu’il faut prendre en compte certains paramètres liés à la conjoncture. A ce sujet, une forte délégation d’évaluateurs a été reçue par le Premier Ministre Jean Ravelonarivo hier au palais de la Primature de Mahazoarivo. Il s’agit d’experts internationaux, à savoir, Gottwald Dorothée du Secrétariat de l’UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), Landwehr Oliver, expert des Nations Unies, Raheem Adesina Isola, Okoroma Chile, experts du Nigeria, et Jose Chamorro Diaz, expert du Nicaragua.
Madagascar fait partie des premiers pays signataires de la Convention des Nations Unies contre la Corruption. Depuis, le programme de lutte contre la corruption a été mis en place en conformité avec les recommandations de la Convention des Nations Unies contre la Corruption. Chaque pays signataire sera évalué par leurs pairs. Pour Madagascar, l’évaluation a débuté le 01 juillet 2013 pour se terminer en Juin 2015 aux bons offices du Nigéria et du Nicaragua. C’est en ce sens que cette délégation de l’UNODC, du Nigéria et du Nicaragua est en visite au pays. Cette visite au pays se tient sur accord des parties prenantes, du 02 au 06 Février 2015 à Antananarivo. A l’issue de cette phase, un résumé exécutif et un projet de rapport seront soumis aux pays évaluateurs et au pays évalué lui-même, pour leurs remarques avant la rédaction du rapport d’évaluation à adopter au cours de la session y afférente, et ce, lors de la conférence sur le mécanisme d’évaluation qui se tiendra en Mai-Juin 2015 à Vienne, Autriche. Les travaux d’évaluation porteront entre autres sur le cadre législatif et institutionnel.
La participation de Madagascar au processus d’évaluation par les pairs permettra de mesurer les étapes franchies par Madagascar dans la lutte contre la corruption, et notamment la mise en œuvre de la convention des Nations Unies contre la Corruption. Les résultats de ce processus permettront ainsi d’asseoir les bases d’un processus de renforcement de cette lutte qui coïncide, de surcroît, avec la mise en place d’une nouvelle stratégie nationale à travers un procédé de mise à jour. Les recommandations des pays évaluateurs et du secrétariat de l’UNODC, les bonnes pratiques apprises au cours du processus d’évaluation et les besoins exprimés en assistance technique, permettront d’enrichir et d’améliorer notre système de lutte contre la corruption dans la mise en place de cette nouvelle stratégie.
Le Général Jean Ravelonarivo a exprimé son enthousiasme ainsi que la volonté du gouvernement à s’engager dans la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance ainsi que la démocratie, lesquels font partie intégrante de la Politique Nationale de Développement. Le chef du gouvernement est persuadé qu’avec les résultats de cette évaluation, davantage d’efforts seront concédés en matière de lutte contre la corruption.
L.R
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