Eric Koller : “Il faut vite renouveler la flotte aérienne”
Le contrat de leasing des deux Boeing 737 est expiré depuis décembre 2014. Le renouvellement de la flotte de la compagnie Air Madagascar est un sujet brûlant, mais Eric Koller, PCA de l’ONTM et membre du Conseil d’Administration de cette compagnie nationale, a bien voulu s’exprimer à ce propos et également au sujet de l’annulation des vols pour Paris. Interview.
– Ma-LAZA : Les vols de la compagnie Air Madagascar pour Paris sont annulés depuis le 21 Janvier dernier jusqu’au 08 Février prochain, l’appareil Airbus A340-300 immatriculé TF-EAB faisant l’objet de visite technique de maintenance réglementaire. Quels en sont les impacts sur le secteur du tourisme ?
– Eric Koller : Pour l’image, c’est grave que l’on ne puisse pas disposer de notre avion… On ne voit plus l’avion d’Air Madagascar à Paris et cela fait jaser !… Mais c’est dû à un check obligatoire de l’avion, c’est normal. L’avion est en escale technique, le check se passe bien. L’avion devrait reprendre du service très rapidement. Comme on n’a pas un deuxième avion pour aller à Paris, nous sommes obligés de travailler avec les autres compagnies pour acheminer les passagers de Tana vers Paris et de Paris vers Tana. Certes, il y a un impact quelque part, mais heureusement que nous sommes encore dans la basse saison. Le mois de Janvier de cette année était vraiment très calme par rapport à l’année dernière.
– Ma-LAZA : En tant qu’administrateur de la Compagnie Air Madagascar, pourriez-vous nous donner les dernières nouvelles du renouvellement de la flotte aérienne ?
– Eric Koller : En tant qu’administrateur d’Air Madagascar et Président de l’Office National du Tourisme, je le dis encore qu’il faut que l’on fasse vite.
Les Tours Operators, eux, visent déjà la haute saison (mois de Juillet, Août, voire la fin de l’année). Il faut faire très vite dès à présent puisqu’un TO en Europe table déjà sur les baleines ou Nosy-Be ou autre chose pour le mois d’Août. Le problème est que la compagnie ne peut pas dire que nous avons des avions, mais pour l’instant, nous sommes en stand-by. C’est très délicat. Il faut faire très vite. Cette semaine à Paris, il y a eu des discussions avec ATR. C’est bon signe. Il y a eu des pourparlers, c’est déjà quasiment signé avec ATR j’espère. Sur la flotte moyen courrier, régional et long courrier, j’espère sincèrement que d’ici le milieu de la semaine prochaine, il y aura des décisions.
– Ma-LAZA : Que doit-on faire en attendant ?
– Eric Koller : Pour avoir des avions, il faut verser des cautions, il faut mettre beaucoup d’argent… Il faut avoir de l’argent pour pouvoir cautionner ces avions-là. En attendant, que ce soit Boeing ou Airbus, nous allons encore louer des avions et devoir payer cher. Les avions neufs ne vont pas être disponibles tout de suite. Il y a des accords qui ont été signés avec Air Austral depuis un certain temps. Nous allons continuer à travailler avec la compagnie et voir si elle peut nous aider aussi, en attendant nos propres avions.
– Ma-LAZA : Quels sont les enjeux ? D’après vous, le choix devrait-il se tourner vers Airbus ou plutôt vers Boeing ?
– Eric Koller : Il y a beaucoup d’enjeux. Il y a la consommation des avions, il y a les nouveaux avions, nouvelle génération. Il y a aussi les pilotes d’Air Madagascar qui jouent un rôle très important. Si l’on choisit par exemple Airbus, il faudra requalifier tous nos pilotes. Si l’on opte pour Boeing, il y aura une qualification (…),
Ensuite, viennent les questions de coût : coût à l’achat et coûts par mois. Beaucoup de paramètres entrent en jeu. Aujourd’hui, la logique serait que l’on fasse à la fois de l’ATR et du Boeing. Je le dis, nous avons un atelier Boeing et des pilotes Boeing qui sont excellents. Le personnel est excellent. A mon avis, pourquoi changer une équipe gagnante ? Autant rester sur les mêmes marques et continuer à pérenniser cette marque. Après, il y aura d’autres décisions, d’autres paramètres qui entrent en jeu. Mais comme je vous l’ai dit au début, il faut faire vite. Là, c’est la saison 2015 qui est en jeu. Si l’on tarde, c’est la saison 2015 qui sera entièrement compromise.
Propos recueillis par C.R
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