Sécurité alimentaire : 75 millions d’euros pour pousser Madagascar
Madagascar est la plus grande île de l’Océan Indien et doit jouer un rôle primordial dans l’économie de la région. Ce qui n’est, malheureusement pas le cas. La COI a fixé un objectif qui peut transformer l’image de Madagascar d’ici quelques années…
La commission de l’Océan Indien, le gouvernement malgache, les bailleurs de fonds, ainsi que les opérateurs économiques se mobilisent pour faire de Madagascar le grenier de l’Océan Indien. Ils se réunissent depuis hier en vue d’accompagner Madagascar dans la mise en œuvre d’une politique de sécurité alimentaire bénéfique pour la Grande Île et pour les pays membres de l’Océan Indien. Des projets de relance de la production agricole et piscicole seront réalisés durant la période de 2015 à 2020. Renforcer les filières de production horticoles, promouvoir des services agricoles durables, développer la pisciculture et la pêche continentale, développer l’élevage à cycle court, désenclaver les pistes d’accès dans les zones de production, sont parmi les actions à entreprendre. Le coût de ces projets est estimé à 75 millions d’euros, a-t-on appris de source concordante.
Autonomie nutritionnelle
Madagascar est prêt à relever le défi pour l’autonomie nutritionnelle de l’Océan Indien, a déclaré le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, hier au ministère des affaires étrangères, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la conférence des bailleurs sur la sécurité alimentaire dans l’indianocéanie. Il a saisi cette occasion pour lancer un appel à «rendre effective la Déclaration finale du IVème Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI» d’août 2014, selon laquelle «la reprise économique de Madagascar prendra notamment appui sur le projet de sécurité alimentaire dans l’Indianocéanie défendu et porté par la COI.». Le président de la république a évoqué les potentialités agricoles de la grande île. Madagascar possède 36 millions d’ha de terres cultivables dont seulement 3 millions, soit le 1/10e sont exploités. De plus les ressources humaines ne manquent pas avec une proportion importante de cultivateurs qui représentent 70% de la population.
Objectif réaliste
Hery Rajaonarimampianina a proposé un «partenariat gagnant/gagnant» centré sur l’accroissement de la production et la réponse au défi nutritionnel. Le gouvernement place l’agriculture comme un axe prioritaire dans le plan national de développement. Le gouvernement prévoit des mesures fiscales et sociales incitatives destinées à ceux qui veulent investir dans le domaine de l’agriculture.
Le chef de la diplomatie malgache, Béatrice Atallah, a souligné que faire de Madagascar le grenier de l’océan indien est un objectif réaliste.
La conférence des bailleurs constitue une étape majeure dans la mise en œuvre effective de ce projet de la COI.
Sans la C.I…
Cette rencontre novatrice est centrée sur des objectifs concrets, de l’avis du secrétaire générale de la COI, Jean-Claude de l’Estrac. « Nous n’avons pas voulu lancer ici un énième appel à la générosité internationale. Nous avons cherché à proposer un contrat à nos partenaires bailleurs». Il a également fait part d’un «accord de principe pour un programme de sécurité alimentaire régionale de la COI, doté de 18 millions d’euros provenant du 11ème Fonds européen de développement» qui sera signé le 4 juin prochain à Bruxelles.
L’Union européenne, principale bailleur de la COI, représentée par son ambassadeur, SEM Antonio Sanchez-Benedito Gaspa, a rappelé l’engagement de Bruxelles dans l’appui aux politiques de développement agricole et nutritionnel et souligné que «la COI peut jouer un rôle fondamental dans la mobilisation des appuis».
150 participants
La conférence des bailleurs sur la sécurité alimentaire régionale a réuni plus de 150 participants. Le Premier Ministre, Jean Ravelonarivo, le Ministre des Affaires Etrangères et Président du Conseil de la Commission de l’océan Indien (COI), Béatrice Atallah, plusieurs membres du gouvernement, Michel Eddi, Président directeur général du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le corps diplomatique, les représentants des bailleurs et du secteur privé ont honoré de leur présence la cérémonie d’ouverture de cette conférence des bailleurs sur la sécurité alimentaire. Les travaux durant la seconde journée de cette conférence internationale sera dédiée à l’examen de 10 projets concrets.
Vola R
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