Terrorisme, kidnapping : Swiss Leaks Le DG du Samifin donne des explications
Les actualités de ces dernières semaines ont été marquées par les révélations faites par Swiss Leaks sur les évasions fiscales, les kidnappings, les trafics… Des points sur lesquels le Pr Jean Claude Razaranaina, DG du Service de Renseignements Financiers SAMIFIN, a donné des éclaircissements.
Si dans une affaire de kidnapping, des rançons ont été payées, la somme ainsi perçue est de l’argent sale et il y a forcément blanchiment d’argent, répressible par la loi, a fait savoir le Pr Jean Claude Razaranaina, DG du Samifin.
Le kidnapping doit toutefois être différencié du terrorisme. Le terrorisme est une criminalité transnationale organisée, c’est une criminalité qui dépasse les frontières d’une nation. Le kidnapping relève surtout du droit commun et est passible d’une peine du droit interne. Pour pouvoir déceler le crime du terrorisme, il faut essayer de trouver d’abord la motivation politique des faits et surtout l’implication de certains ressortissants étrangers dans le fait du terrorisme. Le droit malgache peut poursuivre quelqu’un devant la justice pour crime de terrorisme, en vertu de la loi 2014-005 contre le terrorisme et la criminalité transnatioanale. Actuellement le gouvernement est en train de mettre en place la Structure Nationale d’Orientation de la Lutte contre le Terrorisme qui est une structure de coordination. Une délégation des Nations-Unies sera bientôt dans nos murs pour voir les collaborations à établir.
Swiss Leaks
Les échanges d’informations avec les services de renseignements financiers à l’étranger occupent une place importante dans les activités du Samifin. Après l’adoption de la loi sur la lutte contre le terrorisme, cet organisme commence à intégrer le groupe Egmont et effectue des échanges de renseignements. Des correspondances ont été envoyées en Suisse pour avoir de plus amples informations sur les informations révélées par Swiss Leaks, notamment sur le nom des personnes jouissant de la nationalité malagasy impliquées dans des évasions fiscales.
Commerce international
Depuis son existence, le Samifin n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme sur la nécessité de suivre de près le commerce international tant à l’import qu’à l’export. Des failles sont observées au niveau de la douane. Les trafics d’or, les trafics de devises ou encore le non rapatriement des devises sont des faits courants. Les sommes d’argent issues du trafic de bois de rose, par exemple, ne sont pas rapatriées. Elles sont utilisées pour des achats à l’étranger. Les achats des marchandises à l’étranger se font en espèces, sans domiciliation bancaire, ce qui constitue une porte ouverte aux fraudes, notamment les fausses déclarations en douane, faute de traçabilité.
Tolérance zéro
Le Pr Jean Claude Razaranaina a par ailleurs salué la volonté du Premier Ministre de combattre le fléau qui ruine l’économie malgache. Il espère que de bons résultats s’ensuivront. Le DG du Samifin a confié que plusieurs dossiers en la matière sont actuellement traités par ce Service de Renseignements Financiers, sans toutefois entrer dans les détails, secret professionnel oblige.
C.R
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