ACMIL : Les menaces transversales au coeur du débat
Il n’y a pas que les attaques à main armées, les vols de beoufs, les assassinats ou leviol quel’on pourrait qualifier de crime. Les menaces en tout genre tout comme les épidémies sont des réalités à Madagascar… Les militaires devront s’y préparer.
Ces dix dernières années, les avancées de la technologie et l’ouverture des frontières et des marchés ont créé des débouchés transfrontières pour les groupes criminels. Comme tout pays au monde, Madagascar n’est pas à l’abri des menaces transversales, comme les trafics en tout genre, les grandes pandémies mortelles, les réseaux terroristes, la piraterie maritime. La Grande île est qualifiée de vulnérable à ces menaces. Raison qui amène l’Académie militaire d’Antsirabe à consacrer la 3ème édition du Dialogue de défense sur le thème de « prise en compte des menaces transversales pour une meilleure sécurité des frontières ». Elle vise « à favoriser la collaboration et le dialogue entre les personnes ressources et les responsables de l’élaboration des politiques sécuritaires. Il vise également de faire connaitre à tout citoyen les conséquences immédiates et futures de ces menaces transnationales sur notre sécurité nationale et frontalière et à renforcer en conséquence notre résilience nationale », note le Gal Léon Richard Rakotonirina, Commandant de l’Académie militaire (ACMIL) à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Dialogue de défense édition 2015, qui a eu lieu hier dans les locaux de l’ACMIL d’Antsirabe.
Les intervenants à la première journée du Dialogue de défense, organisé par l’Académie militaire, notent avec inquiétude les répercussions sur l’économie, la paix et la sécurité nationale, des menaces transnationales. « Nos frontières sont perméables, faute de protection », avoue le ministre de la Défense le Gal Dominique Rakotozafy. Madagascar doit mieux assurer sa sécurité pour garantir et protéger sa croissance et son développement. Pour lui, la mise en place d’une stratégie nationale sur les menaces transversales, ainsi que l’augmentation de l’investissement consacré à la défense est nécessaire.
Pour sa part, le contre-amiral La Padoue Ranaivoseheno, Directeur de la Défense, a souligné les impacts liés aux trafics de bois de rose, d’hippocampe, ainsi que de la pêche illicite et non réglementée. Les pertes liées à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, sont considérables. Au niveau mondial, elles se situent entre 10 et 23,5 milliards de dollars chaque année, représentant entre 11 et 26 millions de tonnes de prises. Le contre-amiral La Padoue Ranaivoseheno propose le renforcement du contrôle et de gestion du domaine maritime, ainsi que la protection de nos 5 000 kilomètres de côtes.
Des experts de la défense, des membres de la société civile, des partenaires techniques et financiers, l’ambassade de France et des Etats-Unis, de l’Afrique du Sud, de l’Indonésie, participent au dialogue de défense. « La gestion de la lutte contre les menaces transversales maritimes à Madagascar », « menaces transversales et capacités de résilience nationale », « la cybersécurité et la cyberdéfense à Madagascar : état des lieux et perspectives », « les risques d’aggravation de la fragilité à cause des menaces transversales » sont parmi les thèmes abordés par les différents intervenants durant les deux jours de débat à l’occasion de la 3ème édition du Dialogue de défense.
Vola R.
