Des programmes ? Tout un programme
Ratsiraka avait son Programme d’Ajustement Structurel après l’échec des investissements à outrance et de ses éléphants blancs et puis, une stratégie de développement basée sur la thématique de l’écologique. Le régime avait connu des hauts et des bas. Mais l’usure du pouvoir, l’élitisme et le népotisme ont pris le dessus. On ne développe pas un pays en le gargarisant uniquement d’idéaux et des visions pharaoniques. Le régalisme de l’Amiral prit fin dans la douleur. Son retour au pouvoir et son éviction furent tumultueux. Cela dit, on ne récolte que ce que l’on sème et, en premier lieu, ses propres turpitudes.
Ravalomanana avait derrière lui et le FFKM et toute une nouvelle classe politique. Mettant en veilleuse, en exil ou en prison, l’élite AREMA et alliés, aussi bien civils que militaires. Le fondateur du groupe (devenu par la suite « empire ») Tiko ne s’est pas contenté de la Mairie de Tana qu’il a gagnée haut la main. Il prit le pouvoir dans la… douleur au-travers d’une élection dite « premier tour dia vita », jusqu’à maintenant sibylline. Ravalomanana a instauré un régime autocratique, élitiste et écartant des intérêts habituels comme ceux des Français et des Karana qui ont la nationalité française. Pour la première fois, Madagascar avait un Président qui ne faisait pas dans la dentelle pour casser la mainmise des groupes indopakistanais ou français sur l’économie nationale. Il concoctait le fameux Madagascar Action Plan avec l’aide des experts malgaches et nationaux. Mais en même temps, avec sa famille, il procédait à l’extension de l’empire Tiko dans les domaines d’activités rentables. Cassant, sans état d’âme, ses concurrents économiques. Cela dit, on ne récolte que ce que l’on sème : il fut renversé et poussé à l’exil, malgré un bilan économique très positif…
Rajaonarimampianina est au pouvoir au terme d’une péripétie politique à peine croyable. Son élection est considérée comme un point de repère pour la sortie de crise. A part cela, rien n’est joué définitivement. Car il faut que les dispositions de la feuille de route soient respectées. Et non à demi respectées. Il concocte son Programme Général de l’Etat ou PGE. La Communauté Internationale est rassurée de ses intentions. Mais elle exige une formulation pratique. D’où l’élaboration du Plan National de Développement. La Communauté internationale exige du concret. Et, en ce moment, on se penche sur le Programme de Mise en Œuvre. Le PGE pour Rajaonarimampianina est un peu ce que fut le Madagascar Action Plan pour Ravalomanana. Quant au fond, à y regarder de près, les objectifs, les moyens, le cadrage sont presque les mêmes. La différence réside dans la formulation et la priorisation.
