Tout accord politique ne peut effacer le mal
A quelques jours ou heures de la déclaration de la Haute Cour Constitutionnelle, tant attendue par la classe politique, cette classe politique est en effervescence. Le débat ne se résume pas en une simple bipolarisation, être les pour et les contre la déchéance, nous avons également ceux qui estiment que les deux parties doivent négocier et trouver un terrain d’entente. Au nom de la stabilité institutionnelle.
Effectivement, on peut trouver un modus vivendi acceptable. Mais cela ne résoudra pas le fond du problème. Les députés ont estimé qu’il y a des fautes graves, commises par le Président de la République. Cela nécessite une réponse claire de la part de la Haute Cour Constitutionnelle. Une déclaration de non compétence ou de non recevabilité renverra les deux parties dans l’arène, uniquement, politique pour régler leurs différends. Il pourrait en ressortir un bon arrangement. Mais cela ne réparera pas le mal. L’opinion souhaite une réponse simple à cette question : le Président de la République a-t-il réellement fauté ? Aucune négociation ne peut donner une réponse à cette question.
Supposons que les négociations l’emportent. Et après ? Quelles sont les termes de l’accord politique ? Tout cela nous mènera droit vers le saut dans l’inconnu. Car ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale est révélateur : ce qui est acquis aujourd’hui peut ne plus l’être demain. Le Président de la République l’a appris à ses dépens. Et chaque jour qui passe semble l’acculer à faire le ménage et devant sa porte et devant celle de l’Assemblée Nationale. Voire, de Mahazoarivo.
Au reste, il est des moments où le « marimaritra iraisana » (compromis ou compromission, c’est selon maintenant) n’est plus indiqué lorsqu’on veut défendre les valeurs républicaines. Les députés se sont attaqués au symbole de l’Unité nationale et de légitimité de la majorité des électeurs malgaches. Ne laissant pas tellement le choix au Président de la République. Suivez mon regard.
