Norbert Razafimbelo : Un appel lancé à la HCC

Norbert Razafimbelo : Un appel lancé à la HCC

Norbert Razafimbelo, président de l’Association FAVORI sort de son silence. Il a livré son opinion sur les sujets brûlants d’actualité qui animent ces derniers temps le microcosme politique, au cours d’une interview accordée à la Rédaction.

Ma-LAZA : L’audience sur la motion de déché-ance du Président de la République s’est tenue aujourd’hui (ndlr:hier) à Ambohidahy. Comment percevez-vous la situation actuelle?
Norbert Razafimbelo : Je dirai que la situation actuelle est «chaotique». Pour ce qui est de la crise institutionnelle, les protagonistes passent leur temps à s’accuser mutuellement. Les valeurs malgaches se perdent. C’est le juridisme qui prend le dessus.
Ma-LAZA : Quelle solution proposez-vous donc?
Norbert Razafimbelo : Je lance un appel à la Haute Cour Constitutionnelle à accorder une importance aux valeurs malagasy, notamment au principe du «fihavanana». Avant de pronon- cer le verdict, cette institution est amenée à de mûres réflexions. Nul besoin de préciser que ce verdict devra être garant de la stabilité tant recherchée dans le pays, une stabilité prônée par la Confédération des Eglises Chrétiennes de Madagascar (FFKM), la Communauté Internationale et les investisseurs, entre autres. La disso- lution de n’importe quelle institution n’est pas opportune.

Ma-LAZA: Vous avez emmené des citoyens à la HCC. Quel était votre objectif ?
Norbert Razafimbelo : Nous avons tenu à montrer notre solidarité pour revendiquer la restauration du prin-cipe sacro-saint du «Fihava- nana» et la préservation du choix des électeurs. Il ne faut pas oublier qu’aussi bien le Président de la République que les députés sont des élus et qu’il faut en tenir compte.
Ma-LAZA : Que pensez-vous de la Réconciliation nationale?
Norbert Razafimbelo : Des rencontres en vue d’une réconciliation nationale ont eu lieu depuis des années, pour ne citer qu’en 2010 et en 2015. On ne doit pas en vouloir au Président pour les résolutions adoptées à l’issue de ces rencontres, comme ce fut le cas des récentes assises pour la réconciliation nationale.

Ma-LAZA: L’histoire des 200 millions MGA (ou 240, c’est selon) est également l’un des événements ayant marqué cette semaine. Comment réagissez-vous à ce qui s’est produit dans la soirée du 08 Juin dernier à Namontana?
Norbert Razafimbelo : Si l’Etat-Major Mixte Opérationnel de la Région Analamanga (EmmoReg) a réagi comme il l’a fait ce jour-là, c’est que des renseignements sont parvenus aux Forces de l’ordre. Un(des) individu(s) au courant de cette fameuse somme leur ont signalé les faits. Je ne reproche pas à l’EmmoReg d’avoir perquisionné le véhicule de la député Lanto Rakotomanga…
Ma-LAZA: Avez-vous un message particulier à adresser en cette période qui est également celle de la veille de la fête nationale?
Norbert Razafimbelo : Je crois que les dirigeants devraient prendre exemple sur le député Rossy qui a procédé à un «mea culpa» pour son attitude indigne à l’encontre du Général Florens Rakotomahanina lors des événements qui se sont produits à Namontana lundi soir. Il a reconnu ses torts et a demandé pardon notamment pour ses propos virulents et son comportement. C’est ce qu’il nous faut, entre autres, pour instaurer un apaisement et une stabilité. En cette période de veille de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance, les querelles politi- ques doivent cesser. Cette célébration est, d’ailleurs, placée sous le thème «Fitiavan-tanindrazana sy fihavanana: antoky ny fampan- drosoana», que l’on peut traduire par «Patriotisme et réconciliation : garants du développement».

Propos recueillis par C.R