A propos des fameux 200 millions d’ariary
L’origine et la destination des 200 millions Ar trouvés dans la malle de la voiture de la députée Lanto Rakotomanga continuent de défrayer la chronique. Le MAPAR a donné sa version officielle qui semble tenir la route : cet argent est destiné à rembourser la caution payée par ses candidats, mais aussi à les soutenir pendant la prochaine campagne électorale.
Le verbe « sembler »… semble (tiens donc !) tenir la route. Si cet argent était propre, pourquoi refuser une fouille ? A la limite, la députée aurait pu jouer la transparence et appeler même les médias pour être les témoins et, en même temps, présenter publiquement les documents qui justifient ce transport de fonds et qui justifient leur destination. En somme, une occasion pour confondre l’appareil répressif. La panique, argumente-t-on.
Oui, mais un dernier point important, pourquoi ne pas emmener des agents de sécurité justement ? Pourquoi confier l’acheminement d’une aussi grande somme à seulement deux jeunes femmes ? Autant de questions qui soulèvent plus des suspicions que des réponses. En tout cas, l’explication fournie par le MAPAR n’a pas vraiment convaincu l’opinion : il aurait fallu garder cette somme au siège du parti et faire venir tous ceux qui ont besoin d’être remboursés. A la limite, on aurait dû procéder à des transferts par voie bancaire, Western Union et les autres sociétés mobiles de transfert d’argent…. Politique, politique…. Les espèces, c’est sa nature…
Quoi qu’il en soit, il en faut moins pour que les Forces de l’ordre, qui ont besoin de bilan et de responsables quant aux manœuvres de déstabilisation qui secouent le pays depuis quelques mois, en fassent une affaire de sûreté nationale. Pour elles, cet argent est suspect. Il serait destiné à financer une opération de provocation de troubles. L’EmmoReg parlait d’un projet dénommé « Mardi noir »… Cet argent était rangé quelque part, certainement avec d’autres liasses de même acabit. Il était retiré d’une banque privée en Septembre 2013. C’est-à-dire avant le premier tour des élections présidentielles…
Tout cela constitue une matière à réflexion. Et à agir. Car c’est une (je dis bien une) pratique politique soustraite aux yeux du public qui venait d’être mise au grand jour. Le fait est là : les députés brassent des milliards dans l’océan politique où se forment des vagues sous forme de déchéance du Président de la République, de motion de censure contre le Gouvernement, ou encore de dissolution de l’Assemblée Nationale… Ici, un milliard, c’est comme une goutte d’eau dans la mer…
