Loi sur le bois de rose : Le PM bloqué par les députés
Les relations entre les parlementaires et l’Exécutif ne sont pas près d’aboutir à une parfaite entente.
L’ajournement de l’examen du projet de loi N°013/2015 du 20 Mai 2015 portant création de la « Chaîne Spéciale de lutte contre le trafic de bois de rose et/ou de bois d’ébène » auprès de l’Assemblée Nationale est perçu d’un mauvais œil par le gouvernement. Cette initiative de la Chambre Basse du parlement bloque le gouvernement dans son intention de vouloir accélérer le processus de répression contre le trafic des richesses naturelles, notamment celui des bois de rose. « Où se trouve-t-elle la bonne volonté de mettre fin au trafic illégal du bois de rose ? Et où résident les intérêts puissants de ceux qui veulent continuer à s’enrichir indûment au détriment de Madagascar et des Malgaches ? », précise le communiqué du Premier Ministre d’hier.
Suivant cette ligne, la primature estime indispensable l’adoption de cette loi dans la course de la relance économique de Madagascar. D’ailleurs, cette institution avance que l’exploi-
tation illégale du bois précieux représente une perte irréversible du capital naturel malgache et affecte par conséquent d’autres activités économiques. La lutte contre ce trafic constitue une des conditions requises par les partenaires techniques et financiers de Madagascar à leur soutien aux dirigeants qui ont affiché leur détermination à mener ce combat contre l’exploitation illégale de la forêt, selon le communiqué. La primature qui rappele les engagements pris par ces bailleurs internationaux dans cette lutte, qui, malheureusement, se trouve ainsi ajournée.
Les députés pour leur part avancent l’importance d’un examen minutieux de ce projet de loi afin d’éviter une éventuelle annulation des amendements qu’ils entendent apporter. D’après une source auprès du Bureau Permanent de l’Assemblée Nationale, la date de la réexamination de ce projet de loi n’est pas encore fixée. Est-ce une volonté délibérée des députés de reporter pour la seconde fois l’examen de ce projet de loi ? Un projet de loi qui, faut-il le rappeler, était prévu rentrer à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale lorsque la procédure de déchéance du Chef de l’État était introduite en séance plénière. Des dessous politiques et des intérêts financiers importants sont-ils derrière cet ajournement ? Y a-t-il anguille sous roche ? Affaire à suivre.
Marc A.
