Le pilote d’Air Madagascar déféré au Parquet pour plusieurs chefs d’accusation
Si les uns ont appelé à renforcer la grève, d’autres ont lancé un appel pour enjoindre leurs collègues à reprendre le travail. Le bras de fer se poursuit et lasituation a pris une autre tournure avec l’interventiuon de la Justice…
L’Etat a décidé de porter plainte contre les men-eurs de grève au sein de la Compagnie Air Madagascar. Sept agents ont fait l’objet d’une convocation auprès de la police écono-mique dans l’après-midi du samedi 28 Juin. L’on apprend que l’un d’eux, pilote et délégué du personnel, Rado Rabarilala, également porte-parole des grévistes, a été placé en garde à vue et sera déferé au parquet ce jour. Pour ses pairs grévistes, le droit à la grève est un droit reconnu par la loi et qu’il est normal que les employés s’expri- ment et fassent savoir leur revendications. Depuis le 12 Juin dernier, date à laquelle ils ont annoncé la tenue d’une grève, Rado Rabarilala n’a cessé d’effectuer des déclarations portant notamment sur le non paiement des cotisations CNaps, le choix des avions de la compagnie, la mauvaise gestion, la non détention de licence des pilotes qui ont assuré le vol Tana-Bangkok-Guangzhou…
Ceux qui s’opposent à cette grève parlent de sabotage économique, de diffusion de fausse information et d’une campagne de destruction. L’Etat pour sa part condamne avec fermeté le comportement de ces individus qui mettent en péril la situation financière d’Air Madagascar. Il y a eu obstruction aux tentatives de la Direction Générale de maintenir un service minimum, troubles volontaires à l’ordre public, menaces, voies de fait, intimidations, entraînant l’annulation de la grande partie des vols et paralysant ainsi tout un pan de l’économie nationale.
Les coûts des annulations
Depuis le début de cette grève que le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales, a qualifié d’ « illégale », les pertes quotidiennes évaluées relatives aux annulations de vol sont de l’ordre de 500.000 USD par jour. De surcroît, la prise en charge (hébergements, transferts, rerouting) des passagers en souffrance (3.674 passagers) a coûté à ce jour à la Compagnie la somme de 219.562.000 Ariary.
Cette grève a également des impacts sur les activités connexes, mais aussi sur les entreprises du secteur privé qui importent et exportent des marchandises via l’activité Fret d’Air Madagascar. C’est pour arrêter l’hémorragie et le désastre qui menacent la vie économique du pays, a-t-on appris, que l’Etat a décidé de porter plainte contre ces personnes.
L’Etat n’entend nullement porter atteinte à une quelconque liberté des salariés, nous a-t-on précisé, mais il ne faut pas que le statut de délégué du personnel ou de président de syndicat soit utilisé à des fins autres que l’exercice des droits syndicaux.
Bianco
Aux dernières nouvelles, l’Etat a également porté ce dossier devant le Bianco, compte tenu des informations qui circulent concernant la distribution d’importantes sommes d’argent pour financer des manœuvres de déstabilisation. La compagnie Air Madagascar se constitue en partie civile en réparation de ses préjudices.
C.R
