Trafic aérien : Toujours paralysé par la grève des «gros salaires»
La plainte qui a été à l’origine du défèrement de Rado Rabarilala et de l’IST frappant six autres employés de la compagnie a été décidée en Conseil des Ministres. Les meneurs de grève sont principalement des pilotes qui touchent de « gros salaires ». Les usagers en sont victimes, mais aussi les différents emplois indus…
Un pilote malgache touche environ 5000 euros par mois, s’il travaille à raison de 30 heures/semaine, nous a-t-on révélé. Un salaire qui est loin d’égaler celui des cadres au sein de l’administration pub-lique. Si Air Madagascar se trouve para-lysée actuellement, c’est principalement parce que 30% des employés dont des pilotes, qui constituent les rouages essentiels du transport aérien, mènent la grève, selon les précisions apportées par un responsable du Ministère du Tourisme, des Transports et de la Météorologié.
De nombreux syndicats ont fait part de leur solidarité hier et ont décidé de rallier le mouvement des grévistes. Est-ce pour protéger les « gros salaires »? se demandent certains observateurs. Le droit de grève est un droit reconnu certes, mais les grévistes devraient effectuer un service minimum, puisqu’il s’agit d’un service d’utilité publique.
Sabotage économique
La plainte déposée par l’Etat était une plainte pour sabotage économique et non une plainte contre le syndicat du personnel d’Air Madagascar, selon les précisions de notre interlocuteur. La question de savoir qui étaient les responsables revenait aux enquêteurs.
Les pertes engendrées par la grève sont fara-mineuses. Selon les derniers chiffres publiés, 73% des vols ont été annulés et ont fait perdre à la compagnie 500.000 USD par jour sans compter les prises en charge. Ces perturbations de vol ont des impacts aussi bien pour les opérateurs, les groupements patronaux, les voyageurs que les touristes. Le festival des baleines qui débutera le 04 Juillet pro-chain est compromis.
Les impacts des annulations de vol sur les emplois indus sont également conséquents. Nombreux sont les victimes dont les activités de gagne pain quotidien (taximen, artisan…) en raison de la grève effectuée par les « gros salaires ». Les grévistes avancent une injustice, mais il y a aussi une injustice vis-à-vis des usagers et de toutes les victimes.
La grève ne fait qu’aggraver la situation financière de la compagnie. Il a été annoncé la semaine dernière que si la grève se poursuit, la compagnie pourrait se trouver en état de cessation de paiement. Des mesures sont prises pour que les employés qui travaillent puissent percevoir leur salaire. Le Ministère du Tourisme, des Transports et de la Météorologie loue l’initiative de ceux qui poursuivent leur travail. Un système de pointage a été mis en place.
Audit, assainissement
L’on s’achemine vers la nomination d’un administrateur délégué pour Air Madagascar, selon certaines sources. Un scénario qui s’impose compte-tenu d’une situation de faillite qui n’est pas à écarter. Le Conseil d’Administration sera ainsi dissous et des travaux d’audit et d’assainissement seront effectués. Affaire à suivre