Revendications : Bombe syndicale à désamorcer
Ces derniers jours, les différents syndicats font de nouveau parler d’eux avec les grèves par ci et les ultimatums par là. Des grèves qui, si elles s’étendent et s’amplifient, risquent d’entraîner une explosion et qu’il importe ainsi de désamorcer à temps….
Les employés des services des Domaines ont annoncé qu’ils vont maintenir la grève qui dure depuis des semaines déjà, en dépit de la menace de suspension de salaires qui plane sur eux.
Outre cette grève des services domaniaux, la grève au sein d’Air Madagascar est sans doute celle qui a fait couler beaucoup d’encre. Si 30% des employés font la grève, ce sont les rouages essentiels du transport aérien qui resteront bloqués, ce qui est à l’origine de la paralysie de la compagnie.
Il a été annoncé dans la matinée de mardi dernier qu’une trentaine de syndicats se sont ralliés au mouvement de solidarité des employés d’Air Madagscar devant le Tribunal d’Anosy, suite au déferrement du pilote Rado Rabarilala. Plus tard dans la journée, il a été fait mention d’un regroupement de près de 60 syndicats. Les représentants de tous ces syndicats se sont réunis hier pour décider des stratégies à adopter si l’Etat continue de camper sur sa position de refuser de régler sous 48heures les problèmes du monde du travail à Madagascar et, particulièrement, les problèmes d’Air Madagascar. Ils ont dénoncé, entre autres, le bafouement des droits syndicaux. Cet ultimatum de 48 heures a expiré hier.
Les transporteurs, eux aussi, ont posé un ultimatum aux autorités étatiques concernées, à respecter leurs droits. Autrement, ils seront contraints d’appliquer le prix du ticket de taxibe à 750 Ariary. Une hausse qui sera hors de portée du simple citoyen… Rien que pour un aller-retour, il faut débourser 1.500 Ariary pour une personne. Si dans une famille, cinq personnes se déplacent en taxibe par jour, il faudra compter au moins 7.500 Ariary rien que pour les frais de transport quotidiens, alors que le portefeuille du ménage demeure inchangé.
Les observateurs estiment que certains veulent rééditer les évenements de 2002 en procédant à un blocage administratif. Effectivement, si les différents syndicats des différents corps procèdent à une grève, les impacts seront inestimables pour le fonctionnement de l’administration, pour les usagers et d’une manière ou d’une autre, pour l’ensemble de la population. Une situation qui risque, elle aussi, d’entraîner une explosion sociale.
Il importe dès à présent de désamorcer cette bombe. Pour ce faire, il n’y a d’autre solution que d’entreprendre un dialogue, se retrouver autour d’une table-ronde pour trouver ensemble un terrain d’entente en prônant l’intérêt supérieur de la nation et de l’ensemble de la population.
C.R
