Tourisme : Chômage technique pour plusieurs Tours opérateurs et hôtels en province
Les opérateurs touristiques réclament de l’Etat un Plan Marshall afin de sauver le secteur du Tourisme et ses 38 000 emplois. Le mouvement de grève, mené par le personnel de la compagnie Air Madagascar affecte de nombreuses entreprises touristiques. 60% des vols ont été annulés durant les quatre semaines de grève chez Air Madagascar. Situation qui pénalise tous les secteurs liés au tourisme. Les opérateurs du tourisme sortent leur calculette et alertent toutes les parties prenantes sur les graves conséquences de la persistance des perturbations des vols domestiques et internationaux.
En cette haute saison touristique, le climat des affaires est plutôt morose. Difficile de chiffrer les pertes liées aux annulations de vols. Toutefois, le bilan est lourd, d’après les explications des opérateurs touristiques qui ont donné une conférence de presse hier à la Chambre de Commerce d’Antaninarenina. L’Office National du Tourisme de Madagascar (ONTM) juge la situation « alarmante ». Les annulations et reports de séjour se multiplient au sein des hôtels, des Tour operator, des entreprises de location de voitures. La FHORM, la principale association de l’hôtellerie et de la restauration, a dénoncé l’impact négatif de ce mouvement pour l’activité économique de milliers d’entreprises du secteur du Tourisme, aussi bien dans la capitale qu’en province. Selon les enquêtes réalisées au niveau des hôteliers des zones touristiques, des entreprises recourent au chômage technique et le taux d’occupation des hôtels a connu une chute vertigineuse par rapport à la précédente haute saison touristique.
Antsiranana accuse une baisse de fréquentation de 53% par rapport en 2014. Le chômage technique touche 30% à 70% du personnel. Nosy-Be enregistre une baisse de fréquentation de 15%. Et les annulations, sur les trois prochains mois, au niveau des hôtels atteignent les 30% des réservations. Sainte-Marie et la région Menabe sont fortement touchées par la perturbation des vols. Sainte-Marie accuse 75% d’annulations jusqu’en septembre prochain, tandis que Menabe accuse 90% d’annulations.
Par rapport à ceux qui souhaitent investir
et à ceux qui voyagent à Madagascar pour le tourisme, cela ne contribue pas, dans une période qui est déjà éminemment difficile, à restaurer l’image du pays, a fait remarquer Jocelyn Ramanambohitra, président de Tour Operator Professionnel (TOP). « Les opérateurs touristiques en font les frais, avec une baisse de leurs chiffres d’affaires». Les tours operateurs subissent 40% de baisse et des pertes sèches sur les groupes de touristes qu’ils reçoivent à cause des prises en charge obligatoires face aux annulations de vols et aux incertitudes des vols. Cette prise en charge démarre à 3 millions d’Ariary par groupe de 5 personnes et peut atteindre plusieurs millions d’Ariary.
Eric Koller, PCA de l’ONTM estime que l’objectif d’atteindre 300 000 touristes pour cette année 2015 ne serait plus envisageable. Les opérateurs redoutent également la prochaine saison de 2016.
Face à ces conséquences désastreuses, les opérateurs touristiques font appel aux parties prenantes à trouver une issue permettant un retour à la normale des vols d’Air Madagascar. Ces opérateurs réclament ainsi un Plan Marshall pour sauver le secteur. Ils demandent également la mise en place d’une stratégie aérienne en faveur du développement du tourisme. Pour eux, il est nécessaire de rompre le monopole de la compagnie Air Madagascar sur le réseau domestique.
Vola R
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