4 dossiers chauds à la JIRAMA : 21 grosses têtes devant la chaîne pénale hier
Les auditions auprès de la Chaîne Pénale se suivent, mais ne se ressemblent pas. Si le bois de rose a été le sujet de l’ordre du jour de mercredi dernier, hier la JIRAMA a été au-devant de la scène. Des anciens et actuels responsables de cette société d’Etat ont été auditionnés, ainsi que des fournisseurs…
Ancien Ministre de l’Energie, anciens et actuels hauts responsables au sein de la JIRAMA, fournisseurs de la Société… ont comparu hier devant la Chaîne Pénale. Ils étaient 21 à avoir été auditionnés pour répondre aux charges qui pèsent sur eux, notamment suspicion de corruption dans l’attribution de marchés.
Jean Louis Andriamifidy, Directeur Général du BIANCO avait souligné, mercredi dernier, que plusieurs dossiers concernent la JIRAMA. Il en est ainsi des passations de marchés aux fournisseurs, des contrats d’énergie conclus avec les entreprises productrices d’électricité, ou encore des vols de carburants et de fuel auprès des centrales thermiques. Plusieurs cadres de la compagnie avaient été interpellés auparavant, dans le cadre d’un dossier qui porte sur une affaire de plus de 17 milliards d’Ariary.
A maintes reprises, des employés de la JIRAMA ont revendiqué la transparence dans l’octroi des marchés publics, qui est généralement entaché de favoritisme. Tel est le cas de l’attribution d’un marché de matériel d’électricité à une société de renom. D’autres ont également dénoncé le vol de 3 millions de litres de gasoil au sein de la JIRAMA en précisant que la substitution d’une telle quantité est matériellement impossible, mais que cela a dû se faire par une passation de commande, suivie de paiement, sans qu’il y ait eu livraison de la marchandise.
Aux dernières nouvelles, les 21 personnes convoquées hier ont bénéficié de liberté provisoire.
Réactions
Interrogé au sujet de l’audition d’une vingtaine de personnes auprès de la Chaîne Pénale, Oliva Andriamanalina, porte-parole de l’Intersyndical de la JIRAMA estime qu’il s’agit d’une manière de détourner l’attention du public. « Ces responsables sont accusés, entre autres, de trafic d’influence », selon ses dires, « mais qu’en est-il des « gros poissons » qui ont été convoqués mercredi dernier auprès de la chaîne pénale? », s’est-il interrogé.
Notre interlocuteur n’entend protéger quiconque, mais il estime qu’il importe, de voir de près les problèmes internes de la JIRAMA pour pouvoir redresser cette société d’Etat. Les responsables étatiques doivent prendre leurs responsabilités dans ce redressement. Connaître les véritables maux qui gangrènent le secteur permettra d’administrer les remèdes efficaces. « Si la situation qui prévaut actuellement au niveau de la JIRAMA, notamment les difficultés financières, se maintient, les fournisseurs ne pourront plus être payés et, à la longue, la société d’Etat risque de plonger dans un état de cessation de paiement », a-t-il conclu.
C.R
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