Point de vue : L’insécurité, encore et toujours
Les dahalo, ces bandits de grand chemin qui écument les campagnes et les régions malgaches n’ont de cesse de faire parler d’eux. Leur dernier fait d’arme est l’embuscade tendu à des militaires dont la mission était, justement, de les poursuivre. Bilan : 8 morts chez nos forces armées en sus d’une dizaine de blessés.
Le fait ne surprend plus puisque de Betroka à Andilamena, de Besalampy à Midongy du sud, ces bandits de grand chemin font régner la terreur. Vols, viols, prises d’otages sont devenus quotidiens, banalisés que l’opinion ne s’en émeut presque plus. Tout se passe dans une indifférence presque générale. Il a fallu cette hécatombe pour que les responsables militaires décident de réagir. Parce qu’elle concerne peut-être les leurs ?
Toujours est-il que l’insécurité est généralisée. Personne n’est sûre de rentrer intacte chez elle le soir avec ces bandits de tout acabit qui n’hésitent pas à abattre leurs victimes pour quelques ariary. Les enquêtes, dans la plupart des cas, restent ouvertes sans suite. Il faut des circonstances exceptionnelles pour qu’elles aboutissent, et, presque systématiquement, l’on colle à des présumés bandits abattus des crimes auxquels ils sont totalement étrangers.
La vindicte populaire, la justice des rues, bien que condamnable, est la seule alternative qui s’offre à une population qui ne sait plus que faire avec cette indifférence de l’Etat face à ce fléau. La loi du Talion se conjugue avec le « qui vole un œuf, vole un bœuf ». Malheur à celui qui se fait prendre en volant, même une galette de 10 Ar. Car, la rumeur aidant, on dira qu’il a dérobé une boulangerie. Comme ce malheureux à Toamasina qui a eu la main coupée parce qu’en vérité, il a volé une noix de coco et non une moto.
Il nous reste l’espoir d’un resaisissement général (utopie) ou une autre opération du genre « dahalo miova fo » (dahalo repenti) qui signifie que même le diable peut se transformer en un ange pourvu que… et là, tout revient au sempiternel problème de l’argent.