Recettes fiscales en baisse : L’Etat doit réduire ses dépenses
L’adoption de la Loi de Finances Rectificative aura ou n’aura-t-elle pas lieu? Si le PM a publiquement annoncé que non, son ministre des Finances a dit le contraire en annoncant que son ministère n’attend que la convocation des parlementaires.
Le Ministre des Finances et du Budget François Gervais Rakotoarimanana qualifie d’exceptionnelle la Loi de Finances 2015. Généralement, les LFR prévoient une hausse des recettes et non une baisse. Cette année, les objectifs en matière de recettes fiscales et de recettes douanières n’ont pas pu être atteints. Pour être plus réaliste, il a fallu réviser à la baisse les prévisions de recettes. Cela ne peut qu’entrainer une réduction de dépenses.
L’on apprend, toutefois, que des dépenses non prévues par la Loi de Finances Initiale doivent être intégrées dans la LFR. Le Ministre a tenu à préciser que cette LFR ne constitue pas un des points majeurs discutés avec le Fonds Monétaire International. « Il ne s’agit pas d’une condition posée par le FMI ». Néanmoins, il a été souligné au cours de la rencontre avec le FMI que s’il n’y a pas de LFR, des mesures administratives devront être prises pour améliorer les recettes fiscales. A maintes reprises d’ailleurs, le Ministère des Finances et du Budget a mis l’accent sur la nécessité d’élargir l’assiette fiscale.
Blocage des engagements ?
Dire que la non-adoption, jusqu’à ce jour, de la LFR est à l’origine de nombreux blocages n’est pas tout à fait vrai, de l’avis du Ministre bien qu’il admette que la situation est différente lorsqu’aucune LFR n’est prévue. De son avis, il n’y a pas à proprement parler de blocage. En cas de dépenses obligatoires requises pour faire fonctionner un Ministère, des autorisations peuvent être accordées pour des engagements, à la suite de la demande du département concerné.
Si quelconque blocage il y a, il ne sera pas forcément d’ordre financier, a laissé entendre le Ministre, mais d’ordre technique. Une fois que la convocation des parlementaires pour une session extraordinaire est décidée, la LFR sera arrêtée, sachant que la plupart des dépenses dans la LFR sont déjà fixées.
Des dispositions du projet de LFR pénalisaient le secteur privé. A ce propos, des négociations ont eu lieu avec les sociétés concernées, a-t-on appris, notamment en ce qui concerne les droits d’accises.
A la question de savoir si cette Loi de Finances Rectificative sera quand même présentée à l’Assemblée Nationale trois mois avant la fin de l’année, le Ministre Gervais Rakotoarimanana estime que cette LFR doit être présentée. «Le Ministère est prêt à présenter la LFR et n’attend plus que la convocation des parlementaires», a-t-il conclu.
C.R
