Chute des prix des métaux : Ambatovy contrainte de réduire ses coûts de revient
Toutes les compagnies minières sont actuellement confrontées à des difficultés majeures en raison de la baisse du cours des métaux qui s’est davantage amplifiée depuis le récent crash boursier en Chine. Lalaina Randrianarivelo, Manager Communication d’Ambatovy, a éclairci la situation actuelle de la compagnie en marge de la célébration de la 100ème édition des «Brèves d’Ambatovy» une publication sur les informations sociales, économiques et environnementales de la compagnie. Interview.
Ma-LAZA: Les prix du nickel sont en chute, actuellement. Quelles en sont les conséquences pour la compagnie Ambatovy.
Lalaina Randrianarivelo: Comme vous le savez, le cours du nickel et de l’ensemble des métaux est en baisse en ce moment. Aujourd’hui, le nickel se négocie à 9.705 USD la tonne alors qu’en 2007, le prix était à 52.000 USD la tonne. Le cours a été divisé en 5. Face à une telle situation, notre compagnie est contrainte de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que le coût de revient soit le plus bas possible afin de tenir pendant cette période difficile. Nous n’envisageons pas d’envoyer d’autres employés au chômage technique. Les dépenses qui ne sont pas indispensables à la production ont été réduites (crédit, location de véhicules…)
Nous sommes obligés de compresser autant que possible ces coûts de revient puisque le risque est énorme. Les compagnies et les mines ferment les unes après les autres. Il y a quelques jours, une mine d’extraction de nickel en Australie a été fermée à cause de ce cours-là.
MaLAZA: Qu’en est-il des prêts contractés auparavant auprès des Banques?
Lalaina Randrianarivelo : Il est vrai qu’au début, les actionnaires d’Ambatovy ont contracté un prêt de 2 milliards USD auprès d’un consortium bancaire. Aujourd’hui, nous sommes obligés de trouver des solutions avec nos banques et, peut-être, négocier un rallongement du paiement afin de pouvoir tenir.
Ma-LAZA: Si aucun revirement de la situation, aucune tendance haussière du cours du nickel ne se produit, jusqu’à quand Ambatovy pourra-t-elle tenir?
Lalaina Randrianarivelo : Pour tenir, quelle que soit la durée, la solution, pour nous, consiste à maîtriser les coûts, à avoir un coût de revient à la tonne qui nous permettra de tenir aussi longtemps que possible en attendant la remontée des coûts. Il n’y a aucune autre alternative. Pour qu’une compagnie comme Ambatovy puisse fonctionner comme il se doit, le cours du nickel doit être aux environs de 25.000 ou 26.000 USD la tonne.
Depuis 2013, chaque année, les actionnaires d’Ambatovy ont été obligés d’injecter l’équivalent de 450.000 USD. Nous espérons cette année que cette réinjection de fonds ne soit plus à ce niveau-là, mais le problème reste le même, il nous appartient de parvenir à un coût de revient aussi bas que possible.
Propos recueillis par C.R
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