Mort assassiné il y a trois semaines : Sa famille refuse de l’enterrer
Les bavures tendent à se multiplier ces derniers temps, depuis que les militaires sont envoyés sur le terrain dans lecadre des différentes opérations de lutte contre les Dahalo. Voici un exemple concret…
Sa famille a choisi de ne pas encore enterrer Ialisoa Jean, 25 ans, abattu par des militaires le 16 septembre dernier à Tsiroanomandidy. Elle demande aux autorités tant militaires qu’administratives toute la vérité sur cette affaire qui bafoue, selon elle, le minimum des droits humains, par la violence et la barbarie des coups portés contre la victime lesquels auraient entrainé sa mort. Les membres de cette famille ont déposé une plainte et ont rencontré la presse hier.
« Ialisoa n’est pas un bandit ». La famille s’en tient à cette affirmation. Pour preuve, le rapport du chef fokontany de la localité de résidence du défunt qui confirme qu’il est un « bon » citoyen inscrit au fokontany qui n’a jamais eu d’histoire avec personne.
Les détails de l’histoire sont assez nébuleux. Selon la famille, les militaires seraient entrés de force vers 5 h du matin au domicile d’Ialisoa en enfoncant la porte. Dans leur plainte, les membres de la famille ont mentionné que si leur proche avait opposé une quelconque résistance aux militaires, ils auraient du le tuer sur place au lieu de l’emmener à 12 km de son domicile sans raison apparente et de l’abattre. Convoqués pour la récupération du corps, les membres de sa famille ont avoué être choqués de le découvrir nu, sans aucun vêtement sur lui.
Dans la plainte, la famille souligne qu’elle est prête à admettre que son proche est un bandit si les faits qui lui sont reprochés sont avérés. En revanche, elle condamne fermement la brutalité, le non respect des droits humains et les abus auxquels se sont livrés les militaires.
La plainte a été envoyée au président de la Répu-blique, au Premier ministre, à toutes les hiérarchies de la Gendarmerie nationale et de l’Armée et au Procureur Général de Tsiroanomandidy pour leur informer, par ailleurs, du comportement déplorable des militaires envoyés dans le cadre des opérations de lutte contre les Dahalo dans la Région Bongolava.
F.A
