CUA : Besoin de 100 milliards Ar. par mois
C’est une évidence, Antananarivo, la capitale de Madagascar, est dans un état de délabrement avancé. Un redressement est nécessaire. Les problèmes on t été identifiés pour sa réhabilitation. Mais il reste l’argent à trouver.
La Commune Urbaine d’Antananarivo a besoin d’un budget de 300 millions à 500 millions de dollars par an, soit près de 100 milliards d’Ariary par mois, pour assurer l’offre de services et infrastructures, qui permettra d’améliorer la qualité de vie de ses résidents, selon une étude récente menée par le ministère d’État en charge des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’Équipement (MEPATE). Ces services vont d’une eau potable de qualité, aux infrastructures et aux équipements, en passant par des programmes d’urbanisme et de logement.
La question qui se pose est celle-ci : le nouveau dirigeant de la Capitale arrivera-t-elle à rassembler ces budgets colossaux pour satisfaire les besoins de la population locale ? Aura-t-elle la capacité de s’assurer du recouvrement des impôts pour renflouer les caisses de la Commune ? Le partenariat entre la Commune et l’Etat central demeure incontournable.
Cette somme est loin d’être atteinte… En réalité, le budget consacré à la planification urbaine reste, jusqu’ici, très maigre. Les pouvoirs successifs n’ont pas mis en priorité la ville, d’après les explications de Rabe Harimanana, directeur des villes, de l’habitat et de la planification territoriale auprès du ministère d’État. Ce responsable a révélé qu’en moyenne, le budget consacré par l’État malgache à la politique de la ville est évalué à 1 dollar/ habitant/ an.
Forum national urbain
Madagascar compte actuellement 172 villes. Ces villes produisent les ¾ du PIB national. Les villes accueilleront 50% de la population malgache d’ici 10 à 15 ans, selon projection du MEPATE. Conscient du rôle joué par la ville, le ministère d’État en charge des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement veut changer les choses. Pour ce faire, il organisera la seconde édition du Forum national urbain à Antananarivo. Ce forum sera placé sous le thème de «Pour des villes malagasy modernes, prospères et durables».
La tenue d’un tel événement d’échanges et de partages se justifie par l’importance grandissante des enjeux et défis qui se posent à nous tous au moment où notre pays est engagé dans un même élan collectif pour mettre en œuvre le Plan National de Développement (PND) qui affirme la place majeure de développement urbain. Alors que plus d’un Malgache sur trois vit actuellement en milieu urbain, nos villes sont encore de gros villages manquant de tout ce qu’une vie urbaine moderne exige pour assurer un fonctionnement normal au service du bien-être de toutes les catégories de nos populations. Afin de relever ensemble un tel défi, de concert avec les autres Nations, notre pays se prépare à participer activement à la Conférence mondiale Habitat III, à Quito, en Octobre 2016.
La tenue de ce second forum entre dans le cadre des préparatifs de ce grand rendez-vous planétaire.
Vers l’adoption d’une politique Urbaine
Ce forum, qui aura lieu les 19, 20 et 21 octobre, affirmera l’engagement collectif de tous les responsables urbains à adopter un nouvel agenda urbain, précisant les actions que la Nation malgache toute entière envisage d’œuvrer pour le futur de nos villes et de leurs habitants. La politique urbaine malgache sera définie au cours de cette réunion nationale.
Le second Forum National Urbain verra ainsi la participation essentielle des équipes municipales des 172 villes de plus 5.000 habitants de Madagascar ainsi que des divers responsables politiques et techniques de ces villes. Le secteur privé, acteur-clé du développement urbain, prendra également part aux travaux de ce Forum. La tenue de ce Forum bénéficie, par ailleurs, des contributions de divers partenaires techniques et financiers dont l’Agence Française de Développement, du programme UN- Habitat de la JICA, GIZ, WSUP, ANALOGH.
Vola R
