Recensement national : 33,4 millions de dollars à mobiliser
Les aides extérieures, la réussite d’un projet, la bonne marche des élections… beaucoup dépendent d’un bon recensement national. Le dernier a eu lieu en 1993. Le nombre exact de la population malgache actuelle est un grand point d’interrogation.
Pour le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) qui se prépare actuellement, un budget de 33,4 millions de dollars doit être mobilisé. D’après le Directeur Général de l’INSTAT Paul Gérard Ravelomanantsoa, le RGPH devrait se faire tous les 10 ans, mais à cause du coût faramineux de cette opération, Madagascar n’a pas les moyens de le faire périodiquement.
Néanmoins, l’INSTAT est en phase de préparer la prochaine campagne de recensement national pour définir le nombre exact de la population malgache. D’après ses explications, le nombre actuel n’est plus à jour et la plupart des jeunes actuels sont nés après le dernier recensement de 1993.
Ce financement reste à trouver même si des enveloppes se sont fait annoncer, comme celle de l’Union Européenne qui voudrait offrir 6 millions de dollars. D’après le DG de l’INSTAT, Madagascar aurait besoin des bailleurs de fonds pour procéder au recensement car c’est la seule enquête qui concerne tous les Malgaches, du nouveau-né aux séniors. Ce coût financier rend difficile l’enquête étant donné que les enquêteurs devront se rendre dans toutes les régions de l’île.
Il est à noter que le nombre exact de la population malgache n’est plus de 22 millions. Il faut en effet 1 an et demi pour préparer un recensement national, donc la prochaine sera pour 2017, mais le comité qui s’occupe de la campagne travaille déjà sur le sujet.
Le DG de l’INSTAT Paul Gérard Ravelomanantsoa a souligné l’importance d’avoir des statistiques fiables pour pouvoir prendre des décisions. « Si un dirigeant veut savoir si une politique a été efficace ou non, c’est la statistique qui peut le confirmer. La statistique est un outil d’aide à la décision et c’est le seul moyen de collecter les besoins du peuple à la base, donc elle est très importante pour un pays comme Madagascar », explique le DG de l’INSTAT. Même les aides au développement ne sont plus conformes aux nombres de la population si l’on juge aux dires du premier responsable de la statistique de Madagascar.
A cette occasion, le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-Moon porte son message haut et fort sur l’importance de mobiliser les investissements nécessaires au recensement national. « En cette Journée mondiale de la Statistique, j’engage vivement tous les partenaires et toutes les parties prenantes à coopérer pour faire en sorte de réaliser les investissements qui s’imposent, de renforcer la capacité technique voulue, d’explorer de nouvelles sources de données et de mettre en œuvre des procédures novatrices, et fournir ainsi à tous les pays les systèmes d’information complets dont ils ont besoin pour parvenir au développement durable », a annoncé Ban Ki-Moon.
La célébration pour Madagascar sera reportée à une date ultérieure qui sera communiquée par les responsables.
C.Ramah
