Avec nos propres moyens
Nous allons terminer l’année et commencer une nouvelle année dans deux mois avec nos propres moyens et avec les aides bilatérales ici et là. On se demande même à quel jeu jouent les bailleurs de fonds qui, notons-le, ont choisi de se faire baptiser sous une autre appellation. Celle de Partenaires Techniques et Financiers.
Une Loi de Finances sera adoptée au cours de cette session. Lorsqu’on sait que dans les chapitres d’aides, de recettes et, surtout, d’investissements, le financement extérieur occupe une place importante, comment les prévisionnistes budgétaires vont-ils s’y prendre pour déterminer le « bon vouloir » financier de nos PTF ? Le président de l’Assemblée nationale a relevé l’attitude attentiste des bailleurs de fonds. Est-ce dû à la situation politique qui prévaut dans le pays et qui ne donne pas une image de stabilité réelle ? Est-ce dû à la non-pertinence des projets formulés ? Les PTF ont beaucoup critiqué le contenu du PND lors des premières séances de présentation et de discussions. Il avait fallu les reformuler. Imaginer des scenarii intermédiaires comme le Plan National Intérimaire, ou encore le Programme d’exécution… Et puis, quoi encore ?
La cinquantaine de conditionnalités requises par le FMI traduit cet esprit des discussions. Les bailleurs de fonds semblent vouloir inscrire le débat dans leur vision et de leurs intérêts qui incluent ceux de leurs opérateurs économiques. Mais aussi, suivant l’esprit de la feuille de route. La partie malgache, elle, a sa vision des choses et ses propres priorités. L’esprit de la feuille de route semble maintenant dépassé par le quotidien et les nouveaux enjeux. Or, la partie malgache ne dispose pas de moyens de pression et de persuasion suffisants. Elle ne peut pas frapper sur la table car la table, dans les faits, n’existe plus. On discute, mais on ne négocie plus.
Il nous faut, selon les spécialistes, entre 1,5 et 2 milliards de dollars pour mettre en chantier, de manière efficace, tous les projets de développement. Mais trouver une telle somme qui, toute proportion gardée, ne représente que 10% du chiffre d’affaires d’une grande société multinationale, n’est pas évident. A moins d’exploiter le bois de rose et l’or de manière ferme et intense. Qui nous en empêche ? Rien. Sinon l’absence de fierté et d’ambition nationales.
