Ravalomanana dépossédé du site d’Andohatapenaka : L’Emmoreg dépêché sur lieux
De déboire en déboire, l’ancien président de la République, Marc Ravalomanana, voit ses biens lui être retiré un à un. De quoi l’affaiblir sérieusement en vue des Présidentielles de 2018 pour lesquelles il pense se représenter…
Tôt, hier matin à Andohatapenaka, des responsables de la Société d’Équipement Immobilier de Madagascar (SEIMAD) ont procédé à l’aménagement du site d’Andohatapenaka à l’aide d’engins. Un site dont l’ancien chef d’État Marc Ravalomanana a revendiqué la propriété. D’après lui, ce terrain appartient au Groupe TIKO qui prévoit d’y installer un abattoir.
Les bulldozers ont commencé hier à démolir les murs du site pour le préparer à recevoir les travaux d’aménagement du projet présidentiel relatif au XVIè Sommet de la Francophonie.
Comme des attroupements se sont formés sur les lieux, les Forces de l’ordre ont été dépêchées pour éviter tout affrontement. Les éléments de l’EMMOREG ont quadrillé le secteur et sécurisé les lieux pour éviter des débordements.
Le Ministre d’État persiste et signe
La situation n’a pas laissé indifférents les responsables étatiques, à l’instar de Rivo Rakotovao, ministre d’État en charge des Projets présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Équipement (MEPATE). « Le terrain d’Andohatapenaka appartient à l’État, il est normal que l’État construise un projet sur ce terrain », a indiqué le ministre d’État qui a ajouté que « si un opérateur privé veut réaliser un projet, il peut demander à l’État ou bien construire sur une propriété qui lui appartient ».
Evitant de polémiquer sur le dossier, le ministre d’État a fait savoir que chaque projet peut apporter un plus au développement du pays, tout en soutenant que la construction de ce projet présidentiel d’Andohatapenaka est pourvoyeur d’emploi, de développement et d’embellissement de la ville.
Les députés TIM entrent en jeu
Les députés du parti Tiako I Madagasikara sont venus à la rescousse hier, pour constater de visu les travaux de démolition entrepris sur le site appartenant « autrefois » au Groupe TIKO. Ils ont ainsi déploré cette situation qu’ils estiment anti-économique. « Le pays a besoin d’investissements. Les citoyens ont besoin de travail. Empêcher les opérateurs économiques, comme Marc Ravalomanana, d’opérer freinera le développement du pays », a indiqué Horace Rasoanoromalala, députée élue du TIM du 6è Arrondissement d’Antananarivo.
Rappelons que le site d’Andohatapenaka a été cédé en Juin 2008 par un contrat de cession entre le ministère de l’Agriculture et la société TIKO. Le régime de Transition avait repris cette propriété pour l’État Malagasy en 2012, et le gouvernement actuel l’a remise à la disposition de la SEIMAD pour la réalisation du projet présidentiel.
Rappelons que ladite propriété servait d’abri aux sinistrés des intempéries et des inondations de la fin de l’année dernière.
Marc A.
