Le foncier rien que le foncier
La politique foncière est vraiment d’actualité. Les colonnes des journaux sont alimentées régulièrement de litiges fonciers. C’est le cas du site d’Andohatapenaka avec Marc Ravalomanana qui revendique l’utilisation. Mais, selon la version officielle, ce terrain appartient à la SEIMAD. Et l’Etat compte être en partenariat avec cette société pour y ériger un village de la Francophonie en vue du Sommet de la Francophonie de 2016 que Madagascar abritera.
Un autre litige foncier mérite aussi l’attention de tout un chacun. Il s’agit d’un litige international qui oppose la France à Madagascar. En fait, officiellement, il n’y a pas de crise ouverte. Mais une classe politique malgache entend monter au créneau pour réclamer la restitution totale des Iles Eparses à Madagascar par la France.
Les voix commencent à se lever ici et là. Autant au sein des intellectuels et des universitaires que chez des états majors politiques qui ne veulent plus céder une once de terrain à l’ancienne métropole au nom de la souveraineté nationale et des intérêts économiques, lorsqu’on sait que ces îles éparses ont un potentiel minier et pétrolier non négligeable.
La France, en tout cas, n’est pas décidée à lâcher du lest sur la question. Bien au contraire, elle s’estime aussi historiquement dans son droit. Pour éviter un bras de fer ouvert, alors que Madagascar doit faire face à d’autres fronts de la guerre contre la pauvreté, le régime semble adopter une attitude aussi diplomatique que conciliante. Une sorte de cogestion, en quelque sorte.
Au-delà de toutes ces crises, se profile une frustration qui glisse vers la colère entretenue par la flamme patriotique qui se revivifie chez les uns et les autres, en réaction à l’attitude de la Communauté internationale et durant la crise et l’après-crise. Le dossier foncier Daewoo avait coûté son poste de Président de la République à Marc Ravalomanana. C’est un précédent qui, politiquement, fait fonction de jurisprudence.
